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Mise en page 1 - Théâtre Massalia

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JEUDI 15<br />

NOVEMBRE<br />

2007<br />

LA SOLITUDE<br />

proposé par La P<strong>en</strong>sée de Midi<br />

Avec Thierry Fabre, Zad Moultaka, Ziya Azazi, R<strong>en</strong>aud Ego<br />

La solitude<br />

Thierry Fabre<br />

On a le plaisir d’être réuni pour parler de création. Mais ce qui est important, à propos<br />

de la création, plus d’<strong>en</strong> parler, c’est de la voir, de l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre. Ce soir, on verra un certain<br />

nombre de spectacles qui permettront de la percevoir. Sur l’initiative du Conseil Général<br />

du Var et <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la revue La P<strong>en</strong>sée de Midi, à partir d’une programmation de<br />

Catherine Peillon qui s’occupe de musique dans la revue, nous avons élaboré ces ateliers,<br />

ces projets de concerts. Nous avons voulu aussi avoir un échange avec les artistes,<br />

qu’ils soi<strong>en</strong>t poètes, écrivains et critiques, comme R<strong>en</strong>aud Ego, musici<strong>en</strong> comme Zad<br />

Moultaka, danseur chorégraphe comme Ziya Azazi, comme spécialiste de musique,<br />

comme la traductrice qui accompagne Ziya Azazi pour traduire parce qu’il parle quatre<br />

langues, le turc, l’arabe, l’allemand et l’anglais, mais pas vraim<strong>en</strong>t le français. Il s’exprimera<br />

donc <strong>en</strong> anglais, ou <strong>en</strong> allemand, et elle traduira ses propos, après une longue journée<br />

! Il a tout juste eu le temps d’avaler quelque chose pour être là avec nous. Le thème<br />

qui a été choisi est celui de la solitude. Il y a sans doute dans la démarche du musici<strong>en</strong><br />

et du chorégraphe des points de jonction, notamm<strong>en</strong>t dans le rapport au sacré. J’aimerai,<br />

<strong>en</strong> prolégomène, <strong>en</strong> prélude, voir avec R<strong>en</strong>aud Ego dans le rapport à l’écriture, qu’est-ce<br />

qui vi<strong>en</strong>t de ce rapport à la solitude. Il y a cette expression formidable de Rimbaud, « Les<br />

inv<strong>en</strong>tions d’inconnu réclam<strong>en</strong>t des formes nouvelles », comm<strong>en</strong>t le rapport du je avec<br />

lui-même se noue t-il <strong>en</strong> rapport à l’écriture, avant qu’on passe à une dim<strong>en</strong>sion plus<br />

spectacle vivant, qui est une dim<strong>en</strong>sion collective. R<strong>en</strong>aud Ego. Ri<strong>en</strong> que ça ! Bonjour !<br />

Il faut dire qu’il a pris le train ce matin, il est parti à 5 heures du matin.<br />

R<strong>en</strong>aud Ego<br />

La question est imm<strong>en</strong>se. Ce qu’il peut y avoir de gênant avec le terme de solitude, c’est<br />

la connotation de désolation, d’esseulem<strong>en</strong>t, avec la crainte qui leur sont associés, que<br />

l’on peut <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre dans ce mot de solitude. Alors ça, bi<strong>en</strong> sur, je p<strong>en</strong>se que ça existe<br />

dans tout travail de création, ça fait partie à certains mom<strong>en</strong>ts de ce travail, mais, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t<br />

de ce s<strong>en</strong>s un peu péjoratif de ce terme, c’est une exig<strong>en</strong>ce ess<strong>en</strong>tielle de<br />

construction, qui permet le déploiem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite de quelque chose qui va être, je ne sais<br />

pas, un poème, un livre. La solitude, c’est un rassemblem<strong>en</strong>t avec soi-même, c’est la<br />

condition d’un rassemblem<strong>en</strong>t, d’un assemblem<strong>en</strong>t.<br />

Thierry Fabre<br />

Ce qui a changé dans l’écriture, c’est que, avant, il y avait des formes d’écoles littéraires<br />

ou poétiques, des lieux de sociabilité autour desquels les écrivains se retrouvai<strong>en</strong>t. On a<br />

l’impression aujourd’hui, je ne dirai pas qu’on a besoin de chapelles, mais qu’il y a un<br />

émiettem<strong>en</strong>t total, qu’il n’y a plus ces lieux de retrouvailles. Peut-être que les revues sont<br />

un dernier lieu où se recompos<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes approches, mais on parle très rarem<strong>en</strong>t<br />

aujourd’hui d’écoles littéraires. Sauf des rassemblem<strong>en</strong>ts hétéroclites.<br />

R<strong>en</strong>aud Ego<br />

Disons que ça c’est un peu une autre question, qui est liée au mom<strong>en</strong>t historique dans<br />

lequel on vit, que je trouve, pour ma part, assez passionnant, même s’il est inconfortable.<br />

On n’a pas de lecture de l’histoire. On n’a pas une prose du monde. En ce s<strong>en</strong>s, on<br />

n’a pas un langage propre à dire le monde, comme ça a pu être le cas <strong>en</strong> d’autres périodes.<br />

Tout est à inv<strong>en</strong>ter. On est dans un mom<strong>en</strong>t de pulvérisation. Quelque chose s’est<br />

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