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Mise en page 1 - Théâtre Massalia

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Traditions, transgressions, proposé par La P<strong>en</strong>sée de Midi<br />

santes, du point de vue émotionnel, du point de vue artistique, parce qu’elles sont<br />

ancrées dans cette sincérité là, dans une recherche très radicale.<br />

Nous avons d’autres interv<strong>en</strong>ants ce soir. DJ Click qui est dans une problématique assez<br />

différ<strong>en</strong>te, mais qui relève <strong>en</strong> même temps aussi des traditions et de leur transgression,<br />

puisqu’il le dit lui-même, c’est comme s’il était orphelin, et qu’il n’était dét<strong>en</strong>teur d’aucune<br />

tradition. Qu’est-ce qu’il a fait ? Il est allé chercher la tradition des autres. Il travaille<br />

sur un matériau complètem<strong>en</strong>t halogène, puisqu’il travaille aussi bi<strong>en</strong> sur les traditions,<br />

sur l’art populaire maghrébin, que balkanique, que russe, <strong>en</strong>fin, du monde <strong>en</strong>tier, et il<br />

s’<strong>en</strong> sert pour créer. Alors évidemm<strong>en</strong>t, on est dans une toute autre démarche, une autre<br />

problématique, mais on va essayer de trouver les li<strong>en</strong>s qui exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre elles.<br />

Ensuite, R<strong>en</strong>aud Ego, lui aura un point de vue <strong>en</strong>core différ<strong>en</strong>t de ces deux premiers<br />

points de vue exposés, puisqu’il est <strong>en</strong> même temps, aussi, je ne dirais pas <strong>en</strong> tant qu’occid<strong>en</strong>tal,<br />

mais d’une certaine manière, il y a aussi, dans son travail, cette s<strong>en</strong>sation de<br />

travailler à partir d’un matériau qui est étranger, qui ne lui apparti<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> propre. En<br />

même temps, il se situe dans une ligne qui est complètem<strong>en</strong>t cohér<strong>en</strong>te par rapport à<br />

l’histoire et par rapport à la recherche de ces nouvelles écritures.<br />

J’aimerai comm<strong>en</strong>cer par Zad Moultaka, même si on l’a déjà <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du hier, notamm<strong>en</strong>t<br />

par rapport à cette rupture qui s’est opérée dans sa vie d’artiste, puisqu’il a comm<strong>en</strong>cé<br />

comme concertiste, pianiste brillant, avec une carrière qui s’ouvrait devant lui, et qu’il a<br />

volontairem<strong>en</strong>t coupée à un mom<strong>en</strong>t donné pour chercher, sans savoir sans doute à ce<br />

mom<strong>en</strong>t là ce qu’il cherchait. Il y a donc une rupture, et le passage d’un mode de représ<strong>en</strong>tation<br />

artistique à l’écriture.<br />

Zad Moultaka<br />

Quelle est la question ?<br />

Catherine Peillon<br />

Par rapport à ces traditions, tu es allé explorer. Dans « Anashid », qui était une ébauche,<br />

dans « Zarani », et dans tes projets futurs, notamm<strong>en</strong>t par exemple, et tu as pour <strong>en</strong>vie<br />

de créer un opéra arabe, ce qui n’existe pas vraim<strong>en</strong>t à proprem<strong>en</strong>t parler aujourd’hui.<br />

Là, tu te situes vraim<strong>en</strong>t par rapport à des traditions et leur transgressions. C’est comme<br />

ton travail sur Jérusalem. C’est transgressif aussi, de travailler sur Jérusalem alors qu’on<br />

est Libanais.<br />

Zad Moultaka<br />

Est-ce que c’est véritablem<strong>en</strong>t dans la transgression? Je ne sais pas. Dans ce terme, il y<br />

a du volontarisme. C’est à dire, d’aller contre quelque chose. Je p<strong>en</strong>se que du mom<strong>en</strong>t<br />

qu’il y a une quête de quelque chose qui est intérieure, qui est <strong>en</strong> soi, de toute façon,<br />

quelque chose opère au niveau de la mémoire, au niveau du rapport à la mémoire et à la<br />

tradition, qui pass<strong>en</strong>t par des chemins qui sont inhabituels. On ne peut pas repr<strong>en</strong>dre<br />

des formes anci<strong>en</strong>nes, on ne peut pas travailler sur des choses tout <strong>en</strong> les gardant exactem<strong>en</strong>t<br />

à l’<strong>en</strong>droit où elles sont. On est obligé de faire transiter cette mémoire là, cette<br />

tradition là par son propre filtre intérieur, c’est là qu’il peut y avoir un espace de création.<br />

Catherine Peillon<br />

La notion d’interdit existe, tu l’as r<strong>en</strong>contrée, <strong>en</strong> travaillant avec d’autres artistes ?<br />

Zad Moultaka<br />

Oui, bi<strong>en</strong> sûr. Même avec soi. Quand on travaille avec cette matière là, on se bat avec ses<br />

propres limites, ses propres <strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>ts, parce que quand on hérite de quelque chose,<br />

de quelque chose de fort, parce que ce sont des choses qui sont très fortes, c’est à double<br />

tranchant. En même temps, c’est d’une grande richesse, et c’est aussi un <strong>en</strong>droit qui<br />

peut dev<strong>en</strong>ir un <strong>en</strong>droit d’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t et de peur aussi. La question, c’est comm<strong>en</strong>t travailler<br />

dans l’écriture, avec ces choses là, tout <strong>en</strong> les acceptant comme une matière,<br />

comme une nourriture, qui est une nourriture très importante, et <strong>en</strong> même temps, trouver<br />

un espace de liberté, un espace où l’on peut réagir avec ça, avec ces élém<strong>en</strong>ts, avec<br />

le plus de liberté possible ? Il faut trouver ce lieu d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre l’héritage et ce qu’on a<br />

<strong>en</strong>vie d’<strong>en</strong> faire.<br />

Catherine Peillon<br />

Ça serait intéressant tout à l’heure de rev<strong>en</strong>ir à cette question parce qu’il y a aussi la<br />

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