Mise en page 1 - Théâtre Massalia
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L’écriture au théâtre jeune public - Emerg<strong>en</strong>ce d’un nouveau langage ou nouveau rapport au public ? (1ère partie)<br />
tu me disais une fois, « Mais j’<strong>en</strong> ai marre qu’on p<strong>en</strong>se que je suis quelqu’un de grave,<br />
parce qu’<strong>en</strong> réalité, je suis quelqu’un qui aime beaucoup l’humour ». Je p<strong>en</strong>se qu’au sein<br />
de ton écriture, on voit un clown caché <strong>en</strong> toi, et que ce clown est toujours prêt à sortir.<br />
C’est le clown intérieur, bi<strong>en</strong> sûr. C’est la petite voix de l’intérieur qui régulièrem<strong>en</strong>t surgit<br />
et que contrairem<strong>en</strong>t peut-être à une première lecture un peu superficielle, il y a énormém<strong>en</strong>t<br />
d’humour et de distance par l’humour dans tes textes. « Qui Rira Verra » <strong>en</strong> est<br />
une très belle illustration. Tu peux nous <strong>en</strong> donner un petit extrait et après on laissera la<br />
parole au camarade Dorin qui s’impati<strong>en</strong>te, et qui est trop cont<strong>en</strong>t de ne pas parler !<br />
Nathalie Papin<br />
Oui. A défaut d’<strong>en</strong>fant, j’ai un clown intérieur ! Ce sont 4 <strong>en</strong>fants qui sont <strong>en</strong>fermés dans<br />
le laboratoire d’un fou qui s’appelle Hard, et le code c’est que les <strong>en</strong>fants doiv<strong>en</strong>t parler<br />
chacun leur tour <strong>en</strong> ne disant qu’une seule phrase. Les <strong>en</strong>fants n’ont pas de prénom. Il y<br />
a 1, c’est un garçon. 2, c’est une petite fille qui est <strong>en</strong>tourée uniquem<strong>en</strong>t de mères. La<br />
troisième <strong>en</strong>fant, c’est une <strong>en</strong>fant qui a trois sœurs, le 4ème <strong>en</strong>fant, c’est un garçon qui<br />
vit à peu près dans une forme de normalité.<br />
Nathalie Papin lit un extrait de Qui Rira Verra<br />
1 / Moi, j’ai 5 pères et 6 mères.<br />
2/ Moi j’ai pas de pères, mais j’ai deux mères et quelque fois, elles sont des pères.<br />
3/ Moi j’ai pas de mère, mais trois grandes sœurs et ça fait assez de mères. Le père j’<strong>en</strong><br />
ai qu’un.<br />
4/ Moi, j’ai un père et une mère.<br />
1/ Moi j’ai du sang noir, du sang blanc et du sang jaune dans mes veines.<br />
2/ Moi, mon sang, il est rouge.<br />
3/ Moi, un jour, je n’avais plus de sang.<br />
4/ Moi, j’ai des globules bleus, blancs, rouges.<br />
1/ Quand je suis né, c’est mon papa qui a coupé le cordon.<br />
2/ J’avais pas de cordon quand je suis née, j’étais même pas attachée.<br />
3/ Ma mère, elle a ri<strong>en</strong> s<strong>en</strong>ti, parce que ma grande sœur elle avait une grosse tête.<br />
4/ Moi je suis né à la Clinique des Roses, j’ai nagé tout de suite avec mes par<strong>en</strong>ts, et puis<br />
j’ai fait du manège, j’ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du le Concerto Grosso d’Archangelo Corelli opus 6, n°8 et<br />
le chant des baleines, j’ai fait de la respiration abdominale.<br />
1/ Ma peau était blanche au début, après, elle a préféré se foncer.<br />
2/ Ma peau, elle était bi<strong>en</strong> pliée, et s’est repassée maint<strong>en</strong>ant.<br />
3/ J’étais un bébé même pas né qu’elle a dit ma grande sœur.<br />
4/ Moi j’avais déjà des d<strong>en</strong>ts définitives et une incluse le premier jour.<br />
1/ J’ai un doigt <strong>en</strong> moins, c’est la coutume.<br />
2/ Je n’ai qu’un nombril moi.<br />
3/ J’ai une sœur, elle a tellem<strong>en</strong>t de poils que moi je serais chauve quand je serais grande.<br />
4/ Moi j’ai un zizi <strong>en</strong> plus.<br />
Dominique Bérody<br />
Merci Nathalie. Donc Philippe Dorin. Je voulais dire qu’il y a les trois périodes de Philippe<br />
Dorin. C’est une valse à trois temps, Philippe Dorin. La première période, c’est la période<br />
Bayard. Il est publié chez Bayard. Ce sont des contes. C’est « Paroles d’Ange », « Le<br />
Voleur de Sommeil ». Dans la continuité, Philippe était comédi<strong>en</strong>, il a travaillé à<br />
Strasbourg, avec Eric de Dadels<strong>en</strong>, au Théâtre Jeune Public de Strasbourg, un des théâtres<br />
pionnier dans le domaine du théâtre. Il écrivait, il jouait, il travaillait avec Eric de<br />
Dadels<strong>en</strong> qui était un metteur <strong>en</strong> scène au TJP.<br />
Il y a eu aussi la période « Villa Esseling Monde », où R<strong>en</strong>é Pillaud, qui était le directeur<br />
du Théâtre La Fontaine, à Lille, un des 6 C<strong>en</strong>tres Dramatiques pour l’Enfance et la<br />
Jeunesse de l’époque, t’avait commandé cette pièce. Ce sont les deux premières périodes,<br />
pour moi.<br />
Il y a après, la période boule de papier, c’est à dire une mise à distance assez radicale de<br />
l’écriture et du conte, et de ton écriture antérieure, du théâtre plus narratif, avec des per-<br />
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