Mise en page 1 - Théâtre Massalia
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La solitude, proposé par La P<strong>en</strong>sée de Midi<br />
Ziya Azazi<br />
I had performances with this group in Germany, and the first time I did it, the boss of the<br />
group, the leader was... So we had an interview and he said: “He is a very good dancer, a<br />
nice boy, he has passion, but what he dœs, we cannot add it into our mevlivision”. I am<br />
not asking to be into the mevlivison. I don’t care. I have my own rituals. But at the <strong>en</strong>d of<br />
the tour, he said, wh<strong>en</strong> you come to Istanbul, come and tour with us. He realized something.<br />
After the last performance, wh<strong>en</strong> they saw me tired, he brought me, he had cut<br />
lemon and after spinning, you bite lemon to recover your body. Because of the shock of<br />
the lemon, you come back and you drink water, and th<strong>en</strong>, you are here again. I didn’t<br />
know it. They brought it for me and said to me that I had be<strong>en</strong> good. So that was <strong>en</strong>ough<br />
for me. It means they accepted me. It meant that I didn’t have to do the same as they did.<br />
And therefore I say, if someone really knows about love, they accept you. That’s the reason<br />
why we are sitting here together.<br />
Catherine Peillon<br />
Je voulais poser une question à nos deux créateurs et poète au sujet de la solitude. Je<br />
p<strong>en</strong>sais à cette attitude presque ascétique qui consiste à aller explorer <strong>en</strong> soi ce qui peut<br />
constituer le c<strong>en</strong>tre vide de nous-mêmes. Cette solitude n’est évidemm<strong>en</strong>t pas une solitude<br />
physique, c’est une solitude spirituelle, et ce qu’il y a de tout à fait étonnant chez<br />
les deux êtres qui sont là, R<strong>en</strong>aud Ego est un cas un peu différ<strong>en</strong>t. Tous les deux vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
de cultures d’immersion dans leur monde, Antioche, Beyrouth, une culture d’immersion,<br />
qui n’est pas forcém<strong>en</strong>t une culture consci<strong>en</strong>tisée, puisque consciemm<strong>en</strong>t, Zad<br />
Moultaka est allé au Conservatoire et a étudié le répertoire classique, le même qu’on étudie<br />
à Toulon, de la même façon qu’il aurait été à Ankara comme Toros Can ou n’importe<br />
quel artiste aujourd’hui au monde. Ziya Azazi c’est pareil, il était plongé dans des problématiques<br />
de danse contemporaine. La question que je veux leur poser, c’est, alors que<br />
tous les deux aujourd’hui, ont un questionnem<strong>en</strong>t et une interrogation tout à fait vifs par<br />
rapport à cet héritage dont on parlait, c’est où et à quel mom<strong>en</strong>t ils sont allés explorer<br />
et comm<strong>en</strong>t ça c’est passé ? Est-ce que c’était une affaire de contagion, parce qu’on est<br />
dans une époque qui a <strong>en</strong>vie de p<strong>en</strong>ser la globalisation, il y a des courants, il y a des<br />
modes, après Bartok, etc, ou bi<strong>en</strong> est-ce que c’est vraim<strong>en</strong>t une démarche intérieure qui<br />
relève de cette solitude intérieure dont on parlait à l’instant ? Comm<strong>en</strong>t ça c’est passé ?<br />
Thierry Fabre<br />
Zad Moultaka peut comm<strong>en</strong>cer avant que la traduction ne se fasse.<br />
Zad Moultaka<br />
Moi, j’ai s<strong>en</strong>ti que c’était une démarche avant tout intérieure. Les choses arrivai<strong>en</strong>t, alors<br />
curieusem<strong>en</strong>t. A chaque fois il y a des choses, des quêtes ou des questions ou des essais<br />
de réponses à des choses qui arrivai<strong>en</strong>t et <strong>en</strong> fait, je me r<strong>en</strong>dais compte que tout à coup<br />
c’est comme si c’était à la mode. Il y a toujours un décalage. C’est comme si <strong>en</strong> fait, le<br />
travail d’écriture permettait d’ouvrir des réseaux et de créer quelque chose qui circule.<br />
Thierry Fabre<br />
Des connections inatt<strong>en</strong>dues…<br />
Zad Moultaka<br />
…<strong>en</strong>tre soi et le monde et qui fait qu’on devi<strong>en</strong>t un peu comme des capteurs ou comme<br />
quelque chose qui se met <strong>en</strong> vibration et qui par cette capacité de se mettre <strong>en</strong> vibration,<br />
finit par capter la vibration des choses qui nous <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t. Ce n’est pas une attitude…<br />
Thierry Fabre<br />
Oui, mais il y a un mom<strong>en</strong>t où quelque chose se déplace. J’ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du il y a un ou deux<br />
ans le directeur d’Ars Nova, au Festival de Saintes, expliquer que grâce à la composition<br />
de Zad Moultaka, il avait r<strong>en</strong>oué avec le désir et le plaisir de diriger, alors que c’est un<br />
grand chef d’orchestre de la musique contemporaine, parce que justem<strong>en</strong>t, il y avait<br />
quelque chose d’autre qui était insufflé et qui v<strong>en</strong>ait sans doute d’un ailleurs réapproprié.<br />
Non ?<br />
Zad Moultaka<br />
Oui, c’était très élogieux d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre ça. Mais peut-être que, comme justem<strong>en</strong>t, c’est une<br />
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