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Mise en page 1 - Théâtre Massalia

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“Déroutes” de Mathilde Monnier par Gérard May<strong>en</strong><br />

Personne dans le public<br />

Ça a répondu. J’ai une piste. Merci<br />

Gérard May<strong>en</strong><br />

(Un léger susp<strong>en</strong>s) Si vous voulez, c’est une pièce, j’ai essayé de le développer à plusieurs<br />

mom<strong>en</strong>ts, qui m’amène à essayer d’aborder le monde autrem<strong>en</strong>t, de le p<strong>en</strong>ser autrem<strong>en</strong>t,<br />

de sortir du fonctionnem<strong>en</strong>t duel, dualiste. On est soit là, soit là. Pas ailleurs. Alors<br />

qu’à mon avis, on est <strong>en</strong>tre les deux. C’est <strong>en</strong>tre les deux que ça travaille. Il faut <strong>en</strong>visager<br />

le ici et le là, non pas comme des données qui préexist<strong>en</strong>t, des données intangibles,<br />

mais comme des productions. C’est parce que nous sommes dans la t<strong>en</strong>sion <strong>en</strong>tre les<br />

deux que nous produisons les termes de la contradiction. En général, toute notre p<strong>en</strong>sée<br />

anci<strong>en</strong>ne et paresseuse, consiste à p<strong>en</strong>ser que les termes sont posés, et que la<br />

contradiction <strong>en</strong> découle. Non. Nous n’arrêtons pas de créer les termes parce que nous<br />

sommes <strong>en</strong>tre les deux. Le chemin est intéressant, du fait que nous l’empruntons, plus<br />

que du fait que de savoir d’où nous v<strong>en</strong>ons et où il nous mène. J’ai beaucoup insisté sur<br />

cette notion de l’<strong>en</strong>tre, dans l’<strong>en</strong>tre, et sur les bords. C’est à dire, comm<strong>en</strong>t arriver à définir<br />

les choses, les choses se font, elles se font par leurs franges, et leurs franges ne sont<br />

pas des clôtures. Les relations se pass<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre. Elles ne se pass<strong>en</strong>t pas dans le choix de<br />

l’un ou l’autre. En clair, il y a beaucoup d’inspiration de la lecture de Gilles Deleuze, pour<br />

ceux qui situ<strong>en</strong>t. C’est dit, mais je n’ai pas voulu y v<strong>en</strong>ir, parce que ça aurait été un<br />

<strong>en</strong>combrem<strong>en</strong>t de plus.<br />

Question d’un participant<br />

Par rapport à l’architecture, à l’espace, je trouvais que là où avait été créée la pièce, il y<br />

avait quelque chose qui me permettait effectivem<strong>en</strong>t, d’être <strong>en</strong>gouffré. Je me posais la<br />

question quand c’est replacé dans un théâtre avec une scène plus traditionnelle, j’ai l’impression<br />

que ça permet moins cela. Comm<strong>en</strong>t on pourrait r<strong>en</strong>dre cette dim<strong>en</strong>sion de l’espace<br />

qui est très importante ?<br />

Gérard May<strong>en</strong><br />

Je p<strong>en</strong>se que Herman pourrait répondre.<br />

Herman Diephuis<br />

On n’a jamais pu reproduire cela nulle part.<br />

Gérard May<strong>en</strong><br />

Moi je ne l’ai vue qu’à G<strong>en</strong>nevilliers. Est-ce que ça joue beaucoup ?<br />

Herman Diephuis<br />

Je crois que les g<strong>en</strong>s qui l’ont vue ailleurs ont vu une autre pièce, c’est tout. Alors, à la<br />

fois, c’était dommage parce que cet espace était incroyable, était fort pour la pièce, mais<br />

il était problématique aussi, parce que nous, on se perdait. L’espace r<strong>en</strong>dait la lecture de<br />

la pièce <strong>en</strong>core plus compliquée pour un public qui vi<strong>en</strong>t voir un spectacle de danse. Cet<br />

énorme plateau implique que c’est une grande salle. Selon où on était placé dans la<br />

salle, pour la personne qui était au fond, l’interprète était tout petit !<br />

J’ai s<strong>en</strong>ti qu’à G<strong>en</strong>nevilliers, où on aimait beaucoup cet espace, qu’il nous semblait être<br />

l’espace nécessaire pour cette pièce, et <strong>en</strong> même temps, après l’avoir joué, et on l’a<br />

même joué dans des tous petits théâtres, on p<strong>en</strong>sait que ça allait être ridicule, la réception<br />

de la pièce était meilleure. Parce que les g<strong>en</strong>s étai<strong>en</strong>t sur les interprètes, ils voyai<strong>en</strong>t<br />

ce qui se passait dans le corps, l’émotion qui pouvait exister, et ça jouait moins sur l’architecture.<br />

Et donc aussi, moins sur l’image. On était plus directem<strong>en</strong>t sur le corps. Ça<br />

donne deux pièces différ<strong>en</strong>tes, plus faciles pour un public qui vi<strong>en</strong>t voir de la danse.<br />

Enfin, tu m’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds !<br />

Gérard May<strong>en</strong><br />

Je m’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ais à la cassette qui montre un peu la version officielle de la pièce, je p<strong>en</strong>se<br />

que c’est dû à cela, au fait qu’on soit sur le rapprochem<strong>en</strong>t des personnes et qu’on voit<br />

très peu le dégagem<strong>en</strong>t. Ça me donne <strong>en</strong>vie de rev<strong>en</strong>ir à la question de la dame, quand<br />

tu parles de ce qui se passait dans les corps. Enfin, je n’ai pas eu le temps d’<strong>en</strong> parler, il<br />

faudrait des heures, ou que je m’organise mieux ! Je n’ai pas évoqué l’ess<strong>en</strong>tiel : ce qui<br />

se passe dans les corps, et qui m’émeut le plus, c’est que l’ess<strong>en</strong>tiel des figures de danse,<br />

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