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COMPTE-RENDU DU COLLOQUE

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l'allergène; il est évident que des expositions de ce genre sont<br />

plus fréquentes dans les maisons ou les édifices contaminés. Par<br />

conséquent, les personnes qui vivent et travaillent dans des<br />

zones contaminées sont plus susceptibles d'être affectées. De<br />

plus, la gravité des effets peut être fonction de la durée<br />

d exposition. Aucun des deux sexes ne semble plus susceptibles<br />

que l'autre aux manifestations allergiques.<br />

Il existe peu de publications sur l'exposition aux mycotoxines<br />

dans l'air, qui traitent de la question des populations à risque. Si<br />

l'on peut penser que les jeunes et les personnes âgées, les<br />

individus faibles et les malades peuvent vraisemblablement être<br />

plus sensibles aux effets toxiques des mycotoxines transportées<br />

par l'air, rien ne vient directement appuyer cette hypothèse. On<br />

sait que certaines mycotoxines sont des agents immunosuppres*<br />

seurs qui, par conséquent, peuvent prédisposer des individus<br />

aux infections opportunistes. Dans des études de mycotoxines<br />

menées en laboratoire sur des animaux, il est souvent arrivé que<br />

des femelles aient été moins affectées" mais on ne sait pas si cet<br />

effet est aussi répandu dans les populations humaines.<br />

5. ESSAIS POUR ÉVALUER LE POTENTIEL DES<br />

CHAMPIGNONS QUI PEUVENT CAUSER DES<br />

EFFETS NOCIFS CHEZ LES HUMAINS<br />

Les mycotoxines sont des substances chimiques. Leur<br />

toxicité pour les être humains peut être mesurée par des dosages<br />

toxicologiques expérimentaux et par l'examen de populations<br />

d'humains exposés.<br />

Les données recueillies chez les humains sont très<br />

importantes pour évaluer l'innocuité d'un produit chimique,<br />

toutefois, ta morale s'oppose à ce que l'on pratique des<br />

expositions contrôlées d'êtres humains à des substances<br />

chimiques dangereuses. C'est pourquoi l'information sur les<br />

effets des mycotoxines doit provenir surtout de tests pratiqués<br />

en laboratoire sur des animaux d'expérience ou des cultures<br />

cellulaires. Il est ensuite possible d'extrapoler les risques pour la<br />

santé des humains à partir de données recueillies chez les<br />

animaux en fonction de la qualité de ces données, du type<br />

d'essais effectués et du modèle appliqué pour évaluer le risque.<br />

Un certain nombre de protocoles d'essai ont été normalisés<br />

sur le plan international et sont énumérés dans des documents<br />

publiés par l'Organisation pour la Coopération et le<br />

Développement Économique, 31 , Santé et Bien-être social<br />

Canada, 32 l'Organisation Mondiale de la Santé, 33 la US Food<br />

and Drug Administration* et le Federal Register**<br />

La qualité des données est influencée par les accords<br />

internationaux visant l'obéissance à ces lignes directrices et les<br />

principes d'une bonne pratique de laboratoire. L'interprétation<br />

des données demeure principalement subjective et suppose<br />

l'examen de chacun des produits chimiques dans chaque cas.<br />

Essais d'allcrgénicité<br />

Les champignons peuvent provoquer des réactions<br />

allergiques chez des gens qui ont été sensibilisés. Les techniques<br />

les plus couramment utilisées par les aliergistes pour vérifier la<br />

Revue canadienne de santé publique<br />

/240<br />

sensibilité du patient a un allergène ou pour repérer un allergène<br />

(champignons et propagules) sont les suivantes :<br />

Les tests cutanés : Ceux-ci comprennent les intradermoréactions.<br />

Une préparation commerciale d'un extrait d'allergène est<br />

introduite dans la peau. Les patients sensibilisés à cet allergène<br />

élaboreront des anticorps spécifiques ou une immunoglobuline<br />

E spécifique (IgE). Du point de vue clinique, la réponse est une<br />

zone localisée d'érythème sur la peau. L'interprétation des<br />

résultats des tests cutanés est compliquée par la variabilité de la<br />

puissance des préparations d'allergènes par suite des<br />

fluctuations de la pureté et de la concentration des extraits<br />

allergènes.<br />

Test RAST (radioallergosorbent) : Ce test permet de doser<br />

llgE dans le sérum sanguin in vitro. Au cours de l'analyse, le<br />

complexe allergène-anticorps est marqué à l'aide d'un élément<br />

radioactif. Ceci permet de doser l'anticorps IgE lié à l'allergène<br />

spécifique. Ce test coûte cher, il est moins sensible qu'un test<br />

cutané mais moins dangereux parce que le patient n'est pas<br />

exposé à l'antigène.<br />

Épreuve immunoenzymatique utilisant un antigène adsorbé<br />

(ELISA) : Cette technique est utilisée pour doser llgE dans le<br />

sérum sanguin in vitro. Dans cette technique, une enzyme<br />

remplace un marqueur radioactif. Ce test est moins dispendieux<br />

que le précédent et n'exige pas l'utilisation de substances<br />

radioactives (voir également Mâcher 9 ).<br />

Dosage des médiateurs : Les médiateurs sont des composés â<br />

action biologique libérés par les mastocytes lorsqu'un allergène<br />

se joint à l'IgE à la surface des mastocytes. LTtistamine est un de<br />

ces médiateurs. Cet essai est complexe et moins sensible que les<br />

tests cutanés.<br />

Dosage des précipitines : Cet essai est utilisé pour détecter les<br />

allergènes. Les précipitines sont des anticorps précipitants dans<br />

le sérum sanguin. On obtient souvent des résultats faussement<br />

positifs ou faussement négatifs. U faut donc les interpréter avec<br />

précaution et les comparer avec le tableau clinique du patient.<br />

Tests d'inhalation-provocation : Ces tests sont des épreuves<br />

de choix pour détecter l'alvéolite allergique extrinsèque. Le<br />

patient est exposé de façon contrôlée à l'allergène (par<br />

inhalation). Sa réaction à l'allergène est décelée soit<br />

lorsqu'apparaissent des signes visibles, lorsqu'il se plaint de<br />

symptômes ou au moyen d'épreuves de la fonction pulmonaire.<br />

Les tests de provocation présentent le désavantage, étant donné<br />

des expositions répétées à l'allergène que doit subir le patient, de<br />

parfois provoquer des réactions de plus en plus sévères.<br />

Des études menées jusqu'à présent indiquent qu'il n'y a pas<br />

toujours de corrélation entre les effets allergiques et la présence<br />

de champignons dans l'air ambiant Day 23 considère que ceci est<br />

attribuable en partie aux limites des techniques actuellement<br />

employées pour isoler les champignons transportés par l'air et<br />

aussi à l'absence d'étalons fiables pour les extraits d'allergène.<br />

Essais dlmmunotoxftité<br />

Aucune épreuve ne permet à elle seule d'évaluer les<br />

nombreux mécanismes qui engendrent des altérations de<br />

l'immunité; on a donc recours à une batterie d'essais. Voici la<br />

Vol. 78

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