Epistemologie des sciences sociales
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[61] C’est-à-dire le genre de textes préconisé par l’historien Roger Chartier, « à distance <strong>des</strong> strictes<br />
régularités <strong>des</strong> savoirs exacts comme <strong>des</strong> libres inventions de l’œuvre de fiction », Le Monde, 3 février<br />
1989.<br />
[62] Jerome Bruner et Carole Feldman, « Narrative thought and narrative discourse », séminaire organisé<br />
par le Centre international d’étu<strong>des</strong> sémiotiques et cognitives, San Marino, 26-27 juin 1991, inédit.<br />
[63] J.-F. Baré, « Déconstruire le postmodernisme », L’Homme, 1999, n° 151, p. 267 à 276, à propos<br />
d’un livre au titre significatif pour notre propos : A. Kuznar, Reclaiming a Scientific Anthropology,<br />
Walnut Creek, Londres, New Delhi, Altamira Press - Sage Publications, 1997.<br />
[64] W. Stoczkowski, Anthropologie naïve, anthropologie savante. De l’origine de l’homme, de<br />
l’imagination et <strong>des</strong> idées reçues, Paris, Éditions du cnrs, 1994 ; Des hommes, <strong>des</strong> dieux et <strong>des</strong> extraterrestres.<br />
Ethnologie d’une croyance moderne, Paris, Flammarion, 1999.<br />
[65] Exemples et références dans J.-C. Gardin, « La pensée réfléchie et ses progrès dans les <strong>sciences</strong> de<br />
l’homme », p. 260 à 262, in J. Bazin (éd.), Actualités du contemporain (textes présentés au Colloque de<br />
l’École <strong>des</strong> hautes étu<strong>des</strong> en <strong>sciences</strong> <strong>sociales</strong> sur « La contemporanéité en question », Toulouse, 7-8<br />
avril 1995), Le genre humain, février 2000, p. 253 à 272.<br />
[66] J.-C. Gardin, « La surproduction <strong>des</strong> publications en <strong>sciences</strong> humaines : ses rapports avec la<br />
question du mélange <strong>des</strong> genres », séminaire « Le Modèle et le Récit », séance du 3 février 1999, inédit<br />
(voir sous Grignon et al., 2000). La « condensation » que vise l’analyse logiciste (réduction de volume<br />
sans perte de substance) est la clef de cette contribution possible au rétablissement d’un certain équilibre<br />
entre la production et la consommation <strong>des</strong> textes scientifiques ; voir, par exemple, l’entreprise de<br />
Valentine Roux et Philippe Blasco, visant à publier sur cd-rom le contenu schématisé de plusieurs<br />
contributions à un ouvrage collectif actuellement sous presse (V. Roux (éd.), Cornalines de l’Inde : <strong>des</strong><br />
pratiques techniques à Cambay aux techno-systèmes de l’Indus, Paris, Éditions de la Maison <strong>des</strong><br />
Sciences de l’homme, 2000). L’objectif n’est pas seulement d’illustrer concrètement ce que peut signifier<br />
la condensation d’un ouvrage scientifique, sous <strong>des</strong> formes orientées vers la consultation plutôt que vers<br />
la lecture ; c’est aussi de montrer l’utilité de l’hypertexte dans cette perspective.<br />
[67] Voir n. 1, p. 416. Ces œuvres « littéraires » peuvent être <strong>des</strong> films, ban<strong>des</strong> <strong>des</strong>sinées ou autres<br />
formes de mise en scène que le texte narratif : les coproductions associant chercheurs et scénaristes sont<br />
de plus en plus fréquentes. Elles n’altèrent pas la retenue scientifique <strong>des</strong> premiers, soucieux seulement<br />
de trouver auprès <strong>des</strong> seconds un moyen de vivifier leurs constructions. La préhistoire et l’archéologie<br />
offrent maints exemples de cet enchaînement, science puis littérature (dans le sens large ci-<strong>des</strong>sus), sans<br />
rapport avec le mélange <strong>des</strong> genres ; voir, entre autres, A. Gallay (éd.), Dans les Alpes, à l’aube du<br />
métal. Archéologie et bande <strong>des</strong>sinée, Sion, Musées cantonaux du Valais, 1995.<br />
[68] A. Bouvier, citation tirée d’un article en préparation, avec l’autorisation de l’auteur.<br />
[69] Évolution lente, par conséquent, comme celle <strong>des</strong> institutions savantes entre l’éclosion de la «<br />
nouvelle science » aux alentours de 1600 et sa consécration quelque deux siècles plus tard ; voir J.-C.<br />
Gardin, « Entre Modèle et Récit : les flottements de la troisième voie », in Grignon et al. (éd.), 2000,<br />
sous presse. Le parallélisme entre la situation présente <strong>des</strong> <strong>sciences</strong> <strong>sociales</strong> et celle <strong>des</strong> <strong>sciences</strong><br />
naturelles au début du xvii e siècle trouve un appui dans les réflexions d’un chercheur de ce temps, Francis<br />
Bacon, touchant les entraves au progrès <strong>des</strong> savoirs ; ce sont, dit-il : a / la culture lettrée de l’époque,<br />
plus sensible à l’élégance du discours qu’au « poids <strong>des</strong> choses » et à la solidité <strong>des</strong> raisonnements ; b /<br />
le goût <strong>des</strong> épigones d’Aristote pour <strong>des</strong> tourbillons de mots sans lien avec le monde de l’expérience ; c /<br />
une crédulité sensible aux arguments d’autorité, au détriment de l’observation et de la critique<br />
personnelles : Du progrès et de la promotion <strong>des</strong> savoirs (1605), trad. Michèle Le Dœuff, Paris,<br />
Gallimard, 1991, p. 30 à 41.