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Epistemologie des sciences sociales

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<strong>des</strong> pays industrialisés s’occupent de géographie économique postfordiste, de géographie postmoderne,<br />

de la métropolisation et <strong>des</strong> villes mondiales…<br />

Quoique les géographes débattent beaucoup de la taille <strong>des</strong> régions, et bien qu’ils acceptent que celle-ci<br />

puisse être très variable, il n’empêche que le choix de la démarche régionale impose une certaine échelle<br />

d’analyse, qu’on peut qualifier, pour faire simple, d’intermédiaire. Comme beaucoup de phénomènes<br />

spatiaux ne s’observent qu’à une échelle donnée, ceci signifie que la géographie régionale non seulement<br />

restreint dans l’espace son objet d’étude, mais aussi qu’elle le délimite de manière thématique : pour<br />

prendre <strong>des</strong> exemples à deux échelles extrêmes, elle ne peut aborder de front ni la mondialisation, ni la<br />

sexuation de l’espace.<br />

L’hypothèse de l’unicité de chaque objet de recherche qui fonde la démarche idiographique se traduit par<br />

une grande place accordée à la <strong>des</strong>cription de la réalité du lieu dont on veut rendre compte, et par la mise<br />

en valeur <strong>des</strong> explications historiques, liées au <strong>des</strong>tin particulier d’un espace et d’une population.<br />

L’originalité culturelle de la société étudiée, le rôle de cette culture dans la construction de l’espace sont<br />

souvent soulignés, tant la culture est donnée comme la singularité irréductible.<br />

La vigueur de la géographie régionale française est notable. Les Géographies universelles, projets de<br />

nature encyclopédique visant à rendre compte de l’ensemble de la surface terrestre, s’inscrivent dans<br />

l’ancienne tradition chorographique et procèdent de la démarche régionale. Chaque volume est dévolu à<br />

un continent, et chaque chapitre au sein du volume consacré à une sous-partie de ce continent. Le<br />

positivisme et le goût <strong>des</strong> géographes français pour la démarche encyclopédique les ont amenés à en<br />

rédiger quatre en deux siècles. La dernière géographie universelle a été éditée sous la direction de R.<br />

Brunet durant la première moitié <strong>des</strong> années 1990 ; elle illustre la permanence, mais aussi le<br />

renouvellement et la qualité de la géographie régionale française. Les revues de géographie régionale<br />

fleurissent toujours, ainsi la Revue de géographie alpine, Hommes et terres du Nord, Norois… Les<br />

colloques portant sur <strong>des</strong> aires géographiques foisonnent. Diverses collections (Nathan, Belin, puf…)<br />

accueillent manuels et traités de géographie régionale. Un bilan <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> et de la nature de la<br />

Géographie régionale a été proposé en 1993 par P. Claval. Les programmes de géographie du<br />

secondaire et du supérieur, ceux de l’agrégation elle-même accordent une place de premier plan à l’étude<br />

régionale.<br />

Les branches de la géographie générale<br />

Parallèlement à la géographie régionale vidalienne, et prenant appui sur celle-ci, existait une géographie<br />

humaine générale, qui se subdivisait en différentes branches : géographie de la population, géographie<br />

urbaine et rurale, géographie historique, géographie économique, géographie politique, géographie <strong>des</strong><br />

transports… Ces classifications ont pu être contestées par la nouvelle géographie, elles n’en ont pas<br />

moins perduré, et sont pour une part restées indifférentes aux grands débats qui ont agité la discipline.<br />

Certaines branches ont emprunté aux nouvelles écoles, ainsi la géographie urbaine, au sein de laquelle<br />

l’analyse <strong>des</strong> réseaux et <strong>des</strong> hiérarchies urbaines doit beaucoup à l’analyse spatiale. Certaines, comme la<br />

géographie rurale, n’ont pas connu de mutation épistémologique majeure. D’autres, comme la géographie<br />

économique, ont suivi une évolution qui leur est propre, et qui s’explique davantage par les mutations de<br />

la science connexe à laquelle elles se rattachent (dans notre exemple, l’économie) que par celles de la<br />

géographie.

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