23.06.2013 Views

aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

de genre. La démonstration lui perm<strong>et</strong>tra ainsi d'affirmer que les plaisirs peuvent être<br />

différenciés de manière spécifique les uns des autres. Ceux-ci seront dorénavant<br />

considérés comme des espèces actualisées d'un genre qui demeure indéterminé en lui­<br />

même. La catégorisation stoïcienne est donc abordée sur le plan ontologique, en termes<br />

de distinction spécifique des espèces entre elles, même lorsqu'elles se subsument sous<br />

un genre unique.<br />

Alexandre utilisera deux exemples de c<strong>et</strong>te assertion: d'abord celui des appétits <strong>et</strong><br />

des désirs, ensuite celui des activités elles-mêmes. La forme <strong>et</strong> la progression de<br />

l'argument développent ainsi le passage du livre X deI' Éthique <strong>à</strong> Nicomaque :<br />

De l<strong>à</strong> vient aussi qu'on reconnaît une différence spécifique entre les plaisirs. En eff<strong>et</strong>,<br />

nous pensons que les choses différentes en espèce reçoivent leur achèvement de causes<br />

elle-mêmes différentes (tel est manifestement ce qui se passe pour les êtres naturels <strong>et</strong><br />

les produits de l'art, comme par exemple les animaux <strong>et</strong> les arbres, d'une part, <strong>et</strong> ,<br />

d'autre part, un tableau, une statue, une maison, un ustensile) ; de même nous pensons<br />

aussi que les activités qui diffèrent spécifiquement sont achevées par des causes<br />

spécifiquement différentes. Or les activités de la pensée diffèrent spécifiquement des<br />

activités sensibles, <strong>et</strong> toutes ces activités diffèrent <strong>à</strong> leur tour spéci fiquement entre elles:<br />

<strong>et</strong> par suite les plaisirs qui complètent ces activités diffèrent de la même façon. IIS<br />

117<br />

Nous voyons très bien <strong>à</strong> l'oeuvre dans ce passage la deuxième preuve utilisée par<br />

Alexandre. Les activités, comme causes efficientes des plaisirs, sont distinctes entre<br />

elles. De l<strong>à</strong>, il n'y a qu'un pas logique <strong>à</strong> franchir pour affirmer que les plaisirs sont<br />

distincts parce qu'ils résultent de causes différentes. Pourquoi Alexandre ajoute-t-il un<br />

niveau supplémentaire, celui de la distinction entre les désirs?<br />

C<strong>et</strong>te distinction semble <strong>à</strong> prime abord superflue en regard de la démonstration. Dès<br />

lors que la distinction des causes est effective, il n'y a nul besoin d'établir un second<br />

115. ENX, 5, 1175a21 <strong>et</strong>ss. trad. Tricot. Voir aussi lesProblèmeXLX(139.23),XVI(137.2<br />

<strong>et</strong> ss.) <strong>et</strong>XVll(137.35).

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!