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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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130.22-130.29 : le savoir <strong>et</strong> l'assentiment<br />

Cependant, Alexandre apportera une nuance. lJ doit rendre compte en eff<strong>et</strong> d'un<br />

autre cas de figure: il est possible qu'un homme n'ait pas acquis les notions des belles<br />

choses. Il faut noter qu'Alexandre ne précise pas les raisons pour lesquelles quelqu'un<br />

pourrait ne pas avoir acquis ces notions. Dans ce cas pourtant, si les mauvaises choses<br />

peuvent laisser <strong>à</strong> l'agent une impression positive, il ne sera pas en son pouvoir de ne pas<br />

les choisir (130.22-130.26)262. La concession <strong>à</strong> Chrysippe est très n<strong>et</strong>te. Si nos<br />

assentiments dépendent de nous, les impressions que présente le monde ne sont pas<br />

quant <strong>à</strong> elles en notre pouvoir. Leur cause, le monde, est externe. Il sera donc possible<br />

de donner son assentiment <strong>à</strong> des impressions dont la qualité morale aura été mal<br />

interprétée. Telle est la forme d'ignorancejustiftant le caractère involontaire d'un acte.<br />

À l'inverse, J'homme qui possède les notions nécessaires <strong>à</strong> l'évaluation morale mais qui<br />

ne choisit pas les belles choses comm<strong>et</strong> les fautes volontairement, car s'il se détourne des<br />

meilleures choses, ce n'est ni par ignorance, ni par contrainte, <strong>et</strong> le choix dépend alors<br />

de lui (130.26- 130.29). Alexandre ne peut faire autrement que d'accepter la notion<br />

d'assentiment en ce sens. Seul l'assentiment libre pourra en eff<strong>et</strong> garantir la liberté de<br />

l'individu, condition nécessaire <strong>à</strong> la responsabilité.<br />

289<br />

262. Le cas envisagé c<strong>et</strong>te fois est celui des personnes pour lesquelles les mauvaises choses<br />

proj<strong>et</strong>tent l'image de bonnes choses. Comme le fait valoir Robert Sharples, ce n'est<br />

qu'une partie dialectique d'un contre-argument auquel Alexandre ne répondra pas<br />

directement. La référence <strong>à</strong> ces personnes s'insère entre deux exemples de personnes<br />

qui sont responsables de leurs actes mauvais. Une fois de pl us, il n'est pas évident que<br />

ces personnes qui perçoivent les choses de manière inverse <strong>à</strong> la norme existent. R.<br />

Sharples précise qu'Aristote concédait lui aussi que des personnes peuvent ne pas être<br />

responsables de la perception de la fin, en soulignant cependant que dans ce cas, la<br />

vertu devait être tout aussi involontaire que le vice (voir Sharples, R. W., Op. cil.,<br />

1990, p. 37, note J06; Aristote, EN, III, 5, 1114a31-b25 ; voir aussi note 253 ci-haut).

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