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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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Commentaire sur le Problème VI (126.6-126.32)<br />

207<br />

Le Problème VI amorcera le passage d'une critique de l'indifférence <strong>à</strong> la<br />

caractérisation du plaisir elle-même. Ayant d'abord remplacé la catégorie de<br />

l'indifférence par une forme d'indétermination, Alexandre veut maintenant proposer une<br />

définition du plaisir qui soit en accord avec la thèse aristotélicienne de l'acquisition de<br />

la vertu. La théorie des indifférents sera alors laissée de côté par Alexandre, au profit<br />

d'un approfondissement de la notion de plaisir <strong>et</strong> de son contraire. Le titre du Problème<br />

VI, "Que la douleur est le contraire du plaisir, mais que la souffrance ne l'est pas", est<br />

une reprise textuelle du passage de 125.32-125.33 que nous r<strong>et</strong>rouvons dans la<br />

conclusion du Problème V 200 • C<strong>et</strong>te reprise textuelle au Problème VI rend son lien avec<br />

le Problème Vd'autant plus tangible. Nous pourrions croire que ces deux problèmes ont<br />

été artificiellement séparés l'un de l'autre. Les raisons justifiant une telle séparation<br />

demeureraient cependant obscures: même un lecteur moins attentif ne peut manquer de<br />

remarquer l'articulation entre les Problèmes V<strong>et</strong> VI <strong>et</strong> la similitude des suj<strong>et</strong>s. Une autre<br />

avenue doit donc être explorée pour expliquer c<strong>et</strong>te séparation.<br />

Le Problème VI est, sous certains aspects, le prolongement naturel, sans doute le<br />

corollaire, de la thèse selon laquelle le plaisir compris comme un genre n'a pas de<br />

détermination morale. Alexandre avait par ailleurs déj<strong>à</strong> annoncé les conséquences de sa<br />

200. Robert Sharples notait que le titre ne semblait s'appliquer qu'<strong>à</strong> la section qui s'étend<br />

jusqu'<strong>à</strong> 126.19. Ce qui suit (126.20 <strong>et</strong> ss.) ne concernant plus la notion d'opposition<br />

entre le plaisir <strong>et</strong> la douleur, mais portant plutôt sur le fait que certains plaisirs sont<br />

bons, d'autres non. (Sharples, R.W., Op. cil., 1990, p. 29, note 66). Si, comme nous<br />

le croyons, ce qui distingue la souffrance de la douleur est la dimension psychologique<br />

de la douleur, il nous faut pourtant lire la section de 126.20-32 <strong>à</strong> l'aune du Problème<br />

V(124.3 <strong>et</strong> ss; 125.9 <strong>et</strong> ss.), comme une réaffirmation du principe de connaturalité<br />

dans la détermination morale, toujours dans la perspective des relations de contrariété<br />

qui unissent plaisir <strong>et</strong> douleur. Voir aussi PE VII, 127.20 <strong>et</strong> ss.; PE XVI 137.1 0 <strong>et</strong> ss ..

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