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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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VI perm<strong>et</strong> <strong>à</strong> Alexandre de proposer une définition du plaisir qui soit en accord avec la<br />

thèse aristotélicienne de l'acquisition de la vertu. Pour ce faire, il affirmera donc la<br />

dimension rationnelle du plaisir <strong>et</strong> reconstruira une opposition entre plaisir <strong>et</strong> dou leur qu i<br />

soit en accord avec les faits observables (par exemple, une colère exprimée avec r<strong>et</strong>enue<br />

peut être bonne mais pourtant douloureuse). Pour parvenir <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te fin, Alexandre devra<br />

faire varier la signification de la douleur. Bien que toute douleur soit un mal, certaines<br />

douleurs semblent bonnes. C<strong>et</strong>te bonne douleur sera tantôt celle qui accompagne l'acte<br />

bon (comme la colère r<strong>et</strong>enue), tantôt celle qui accompagne l'acte mauvais. Dans ce<br />

dernier cas, la douleur sera considérée bonne en ce qu'elle a un eff<strong>et</strong> dissuasif <strong>à</strong> l'égard<br />

de l'action. mauvaise. Ce qui semble <strong>à</strong> prime abord une contradiction n'en est pas une.<br />

La douleur demeure en elle-même, sur le plan du genre, un mal <strong>et</strong> c'est en ce sens<br />

qu'elle s'oppose au plaisir. C'est dans la relation entre le plaisir <strong>et</strong> sa production que<br />

nous trouvons c<strong>et</strong>te solution: le plaisir bon est causé par l'acte bon. La douleur opposée<br />

<strong>à</strong> ce plaisir sera mauvaise. Autrement dit, la douleur est un mal, mais peut être bonne<br />

dans la mesure où elle renforce les bonnes habitudes <strong>et</strong> participe au processus<br />

d'acquisition dela vertu. Nous lisons le Problème VII (Pour quelle raison, si toute<br />

douleur est un mal de par sa propre nature, tout plaisir ne sera-t-il pas aussi un bien de<br />

par sa propre nature) dans la même perspective.<br />

Il faut que l'univocité de ces termes soit préservée sur le plan du genre, tout en<br />

adm<strong>et</strong>tant une équivocité sur le plan des espèces. Comment expliquer que des plaisirs,<br />

opposés <strong>à</strong> la douleur qui est un mal, puissent être autre chose que des biens? Si un<br />

plaisir est mal, il s'opposerait comme un mal au mal. Ou alors, toute douleur ne sera pas<br />

un mal, si certaines douleurs sont appropriées <strong>à</strong> l'homme vertueux. Comme le plaisir<br />

dépend pour sa détermination des activités qui le produisent, de même, les douleurs<br />

seront déterminées par les activités.<br />

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