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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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283<br />

Le critère r<strong>et</strong>enu par Alexandre est le suivant: ne pourront être involontaires,<br />

incidemment dignes de pardon, que les actes qui échappent entièrement <strong>à</strong> notre emprise<br />

<strong>et</strong> qui ne peuvent dès lors être rangés sous la catégorie des choses qui dépendent de nous<br />

('t<strong>à</strong>. e' llf.llV).<br />

Ce critère est ['assise alexandriste de la responsabilité morale. En eff<strong>et</strong>, c<strong>et</strong>te<br />

catégorie des 't<strong>à</strong>. È' llf.ltV s'oppose dans sa dimension causale <strong>à</strong> la force de la<br />

nécessité. Plus important cependant, la distinction entre ce qui dépend de nous <strong>et</strong> ce qui<br />

n'est pas de notre ressort a un eff<strong>et</strong> indirect majeur : comme ultime critère de<br />

l'intériorité de l'action morale, la catégorie des "choses qui dépendent de nous" étend<br />

la responsabilité <strong>à</strong> l'ensemble des possibles dans le champ de l'action humaine. En<br />

sortant l'individu d'un ordre des causes déterminé par une raison extérieure, Alexandre<br />

crée un être humain dramatiquement responsable de son devenir, restreignant l'influence<br />

de la nécessité <strong>à</strong> des situations limites, où l'agent ne contribue en rien <strong>à</strong> son action 256 . Car<br />

la responsabilité alexandriste n'est pas seulement une responsabilité de l'acte. Elle est<br />

tout autant une responsabilité passive <strong>et</strong> propédeutique.<br />

Passive en eff<strong>et</strong>, dira Alexandre, car lorsqu'il est en notre pouvoir de résister <strong>à</strong> nos<br />

passions, <strong>et</strong> que nous négligeons de le faire, nous demeurons causes de nos actes fautifs.<br />

Ces actes seront dès lors volontaires. L'incompatibilité d'une telle assertion avec le<br />

déterminisme ne laisse planer aucun doute: si une cause externe (comme le destin par<br />

exemple) peut provoquer un acte, mais que nous conservons la possibilité de résister <strong>à</strong><br />

256. C'est aussi la lecture que Robert Sharples fait du n:ciAtv (<strong>à</strong> nouveau) de la ligne 130.8<br />

("ils seraient encore eux-mêmes responsables..."). Selon lui, Alexandre soutient ici<br />

qu'il y a deux raisons d'être tenu responsable: d'abord parce que nous savions ce que<br />

nous faisions au moment où nous le faisions, ensuite parce que nous avons omis<br />

d'acquérir la connaissance morale lorsque nous en avions l'occasion (Sharples, R. W.,<br />

Op. Cil., 1990, p. 37, note 105) Ce sont les deux sens que nous r<strong>et</strong>enons ici.

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