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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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vertu en l'homme, afin que ce dernier y prenne activement part. C'est dans le sens de<br />

c<strong>et</strong>te démonstration que s'inscrit le premier argument d'Alexandre: l'homme ne peut<br />

posséder les vertus s'il n'est d'abord un homme. Incidemment, l'homme existe en vue<br />

de l'acquisition des vertus, mais les vertus n'existent pas en vue de l' homme (131 .9­<br />

131.10). Cela lui perm<strong>et</strong>tra d'affirmer, en raison des prémisses établies dans le<br />

syllogisme introductif quant <strong>à</strong> la supériorité de la finalité, que l'homme qui a acquis les<br />

vertus est meilleur que celui qui ne les a pas acquises (131.10-131.11).<br />

298<br />

Alexandre inverse donc l'énoncé stoïcien: ce n'est pas parce que l'homme est dans<br />

un état d'achèvement qu'il est vertueux, mais il est dans un état d'achèvement parce<br />

qu'il est vertueux. Dans la foulée, il soustrait l'homme au caractère déterministe de la<br />

position stoïcienne en l'associant au processus qui vise son achèvement particu 1ier <strong>et</strong> son<br />

développement moral. Il préserve ainsi son état intermédiaire, <strong>à</strong> partir duquel s'ébauche<br />

le cheminement vers la vertu, <strong>et</strong> circonscrit le champ de la responsabilité morale qu'il<br />

a introduit.<br />

131.11-131.15: le champ de la responsabilité morale est l'acquisition même des vertus<br />

En eff<strong>et</strong>, les vertus n'existent pas en soi (où y<strong>à</strong>:.p cù apE"Cal ylvov"Cal)265. Elles<br />

sont créées par l'homme qui endosse sa responsabilité <strong>et</strong> conduit sa vie en vue de les<br />

265. PE, X, 131.11. Nous r<strong>et</strong>enons ici la version des manuscrits tels que modi fiée par Diels.<br />

[vo Bruns a supprimé dans son édition le ("indépendamment"). Robert<br />

Sharples souligne que A. Kenny suggérait de conserver le texte des manuscrits <strong>et</strong> de<br />

traduire "les vertus n'adviennent pas ". Nous avons r<strong>et</strong>enu c<strong>et</strong>te<br />

proposition. Par souci de clarté, nous avons cependant préféré traduire XWpl.ç par<br />

"indépendamment de l'homme". Comme R. Sharples le remarque, cela a pour eff<strong>et</strong><br />

d'introduire un contraste entre "ce qui advient <strong>à</strong> travers un processus" <strong>et</strong> "ce qui<br />

advient de lui-même". Il ne voit pas comment la suite pourrait justifier une telle<br />

interprétation (Sharples, R. W., Op. cit., 1990, p. 39, note 110). Si pourtant l'enjeu est<br />

la responsabilité morale comme responsabilité téléologique, en opposition avec<br />

l'interprétation de Cléanthe, c<strong>et</strong>te distinction semble tout <strong>à</strong> fait légitime ici.

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