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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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ce sont bien les Stoïciens qui sont la cible de ce Problème, précisant toutefois que ceux­<br />

ci ne considéraient pas la vie comme un bien en tant que tel. Ils soutenaient en eff<strong>et</strong> que<br />

la vie, bien que moralement indifférente en elle-même, est un "préférable" ('C<strong>à</strong><br />

1tporrn..lévov) mais uniquement dans la mesure où elle n'est pas préférée au détriment<br />

de la vertu 81 • C<strong>et</strong>te remarque va dans le sens de notre commentaire: l'aporie dont il est<br />

question ne consiste pas <strong>à</strong> soutenir simplement que la vie n'est pas un bien, mais plutôt<br />

que la vie n'est pas un bien en soi. Nous devons donc comprendre c<strong>et</strong> énoncé comme un<br />

refus, par Alexandre, d'une préd ication morale inhérente <strong>à</strong> la chose ainsi déterminée, le<br />

refus pur <strong>et</strong> simple d'une catégorisation de la substance qui soit préalable <strong>à</strong> son<br />

actualisation. Une telle défense du processus de détermination aristotélicien en termes<br />

de puissance <strong>et</strong> d'acte s'élève bien sûr contre les systèmes philosophiques qui accolent<br />

<strong>à</strong> la substance une valeur prédicative prédéterminée. Maintenir la formulation négative<br />

de l'aporie a donc toute son importance: ceux qui disent que la vie n'est pas un bien<br />

doivent justifier c<strong>et</strong>te assertion <strong>et</strong> expliciter la valeur qu'aura la vie dans leur système.<br />

Les Stoïciens semblent être ici les interlocuteurs les plus susceptibles de proposer une<br />

réponse. En eff<strong>et</strong>, leur théorie des indifférents présente un concept de vie dont la valeur<br />

morale demeure indéterminée.<br />

La cible de c<strong>et</strong>te aporie est donc la théorie des indifférents présentée par les<br />

Stoïciens. Le problème sera abordé par l'entremise du témoignage de Zénon, qu iclassait<br />

la vie parmi les choses indifférentes:<br />

Zénon soutenait que ces choses sont toutes celles qui participent de la substance, <strong>et</strong> que<br />

parmi les êtres, les uns sont bons, d'autres mauvais <strong>et</strong> d'autres indifférents. Les bons<br />

sont ceux qui possèdent c<strong>et</strong>te nature: la prudence, la tempérance, la justice, le courage<br />

<strong>et</strong> tout ce qui est vertu ou participe <strong>à</strong> la vertu; <strong>et</strong> tels sont les mauvais: l'imprudence,<br />

81. Sharples, R. W., Op. cit., 1990, p. 16, note 5, où Robert Sharples souligne que les<br />

passages de PE 1118.23-26 <strong>et</strong> 119.23-26 réfèrent au fragment de SVF 3.165.<br />

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