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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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Harmoniser les présupposés d'Alexandre avec c<strong>et</strong>te thèse aristotélicienne peut<br />

sembler <strong>à</strong> prime abord impossible. La tâche n'est pourtant pas si lourde. Il faut d'abord<br />

remarquer que l'argument d'Aristote conserve une portée générale. Ainsi, lorsqu'il<br />

affirme que la peine est tantôt un mal au sens propre (éx.1t:Àwç), <strong>et</strong> tantôt que l'une de ces<br />

espèces sera considérée comme telle, Aristote utilise l'exemple d'une douleur qui a déj<strong>à</strong><br />

une détermination, qui est déj<strong>à</strong> entéléchie. De la même manière, l'activité qui serait<br />

entravée, dont il est ici question, n'est pas une quelconque activité mais bien l'activité<br />

bonne. Le contexte indique donc que la discussion ne concerne pas le principe de<br />

détermination, mais les principes de la connaturalité <strong>et</strong> de l'unicité de l'opposition.<br />

Cependant, il est impossible de soutenir qu'il n'y a pas, pour Aristote, de plaisir<br />

mauvais. Il les identifiera en eff<strong>et</strong> lui-même au 1ivre YIl de l'Éthique <strong>à</strong> Nicomaque : le<br />

vice <strong>et</strong> l'intempérance par exemple, produisent des plaisirs non naturels <strong>et</strong> s'opposent<br />

d'un côté <strong>à</strong> la vertu, de l'autre <strong>à</strong> la tempérance. En tant que tels, ces plaisirs sont<br />

mauvais. En outre, Alexandre les citera comme exemples <strong>à</strong> la fin du présent Problème.<br />

y a-t-il l<strong>à</strong> incohérence? Non! Alexandre s'autorise <strong>à</strong> comprendre ici l'assertion selon<br />

laquelle "On ne saurait prétendre que le plaisir est dans son essence quelque espèce de<br />

mal" comme un énoncé de condition générale de la détermination. Ce qui rend cohérent<br />

ce passage avec le reste de l'oeuvre d'Alexandre, c'est sans aucun doute le "dans son<br />

essence" ('tl Elval). Alexandre croit avoir résolu l'apparente contrad iction interne: dès<br />

lors que nous situons le plaisir <strong>et</strong> la peine utilisés par Aristote dans ce passage après le<br />

processus d'actualisation, nous obtenons un énoncé compatible avec la thèse<br />

alexandriste. Certes, la douleur au sens strict s'oppose au plaisir au sens strict <strong>et</strong> tout<br />

plaisir actualisé, en ce qu'il répond aux exigences de l'actualisation conforme <strong>à</strong> la nature,<br />

est un bien <strong>et</strong> s'oppose <strong>à</strong> une douleur mauvaise. Dans son essence, le plaisir ne sera pas<br />

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