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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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Si tout arrive par le destin, tout arrive en vertu d'une cause antécédente. Et si c'est le cas<br />

pour l'impulsion, c'est aussi le cas pour ce qui suit de l'impulsion; donc c'est le cas<br />

pour les actes d'assentiment. Mais si la cause de l'impulsion ne réside pas en nous,<br />

l'impulsion, elle non plus, n'est pas en notre pouvoir. Mais s'il en est ainsi, les résultats<br />

eux-mêmes de l'impulsion ne sont pas en notre pouvoir. Donc, ni les actes d'assentiment<br />

ni les actions ne sont en notre pouvoir. Il en résulte que ni les louanges, ni les blâmes,<br />

ni les honneurs, ni les punitions ne sont justes.<br />

281<br />

Le contraste entre la réponse stoïcienne, en la personne de Chrysippe, <strong>et</strong> celle<br />

d'Alexandre sera remarquable. La description déterministe stoïcienne offre une<br />

perspective de morale individuelle, intégrée <strong>à</strong>, <strong>et</strong> alignée sur, un univers vaste <strong>et</strong>compl<strong>et</strong><br />

auquel se rapporte c<strong>et</strong> individu. De l'autre côté, même si elle laisse entrevoir une<br />

individualité responsable, la position alexandriste demeure résolument politique. Ainsi,<br />

la responsabilité individuelle n'a de sens que dans l'intérêt d'une responsabilité plus<br />

vaste. En ce sens, la sanction sociale est un guide de l'évaluation morale. Alexandre doit<br />

donc justifier la légitimité de c<strong>et</strong>te relation qui se tisse entre l'individu <strong>et</strong> le social.<br />

Pour Alexandre, c<strong>et</strong>te légitimité réside précisément dans la possibilité de distinguer<br />

l'involontaire du volontaire, distinction que n'adm<strong>et</strong> pas le déterminisme, qui condamne<br />

la volonté aux chaînes de la nécessité. C'est dans c<strong>et</strong>te perspective que la distinction<br />

volontaire-involontaire servira de réponse <strong>à</strong> la question de l'imputabilité morale.<br />

Alexandre soutiendra d'abord que la sanction sociale ne peut être appliquée qu'<strong>à</strong> une<br />

faute commise volontairement, l'involontaire étant par ailleurs susceptible de pardon. Le<br />

passage de 130.2-130.5 est une simple reformulationde l'argument présenté par Cicéron,<br />

en termes de volontaire <strong>et</strong> d'involontaire: dans la mesure où le destin joue un rôle de<br />

cause de nos actions, <strong>et</strong> que c<strong>et</strong>te cause est imposée de l'extérieur, tous nos actes seraient<br />

involontaires. Pourquoi alors certaines fautes seraient-elles dignes de pardon <strong>et</strong> d'autres<br />

pas? Rien de bien original de la part d'Alexandre, puisqu'il se conforme en tout point<br />

ici <strong>à</strong> la pensée du Stagirite.

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