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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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Alexandre maintient donc, <strong>à</strong> l'instar d'Aristote, que les vertus s'impliquent<br />

mutuellement <strong>et</strong> coexistent sans pour autant se subsumer dans une vertu totale ou unique,<br />

ni se réduire <strong>à</strong> des espèces d'une vertu générique. L'interdépendance des vertus est plutôt<br />

inscrite dans la dimension rationnelle de l'homme: le principal critère d'actualisation<br />

de la vertu, le raisonnement juste, se déploie dans l'ensemble des vertus <strong>et</strong> les unit l'une<br />

<strong>à</strong> l'autre, <strong>à</strong> commencer par la prudence. La possession des vertus entraîne alors une<br />

disposition vertueuse plus globale, simple disposition qui n'adm<strong>et</strong> ni les relations d'une<br />

structure générique, ni celles d'une totalité. Alexandre répondra <strong>à</strong> l'argument d' Ariston<br />

en ces termes:<br />

Ou encore, ne faut-il pas plutôt dire que la définition propre de la vertu, qui semble être<br />

prédiquée des vertus de manière synonyme, est plus générale <strong>et</strong> n'est pas particulière <strong>à</strong><br />

la vertu entière de laquelle les vertus elles-mêmes sont des parties. La définition serait<br />

pour la vertu entière" la meilleure disposition de toute l'âme rationnelle ", laquelle<br />

définition ne convient pas <strong>à</strong> chacune des vertus .2J1<br />

Ce n'est qu'une manière supplémentaire d'affirmer que la dimension rationnelle (ce<br />

qui est prédiqué de manière synonyme) n'est pas propre <strong>à</strong> une vertu particulière, ni<br />

même <strong>à</strong> la vertu en tant que telle, mais qu'elle se présente comme une condition<br />

nécessaire <strong>à</strong> chacune des vertus, indépendamment des autres. La rationalité n'est donc<br />

pas propre <strong>à</strong> une vertu globale, mais s'exprime <strong>à</strong> toutes les étapes de ['actualisation des<br />

vertus particulières. Ainsi, le critère du raisonnement juste soutient l'édifice que<br />

constitue la vertu, s'inscrivant dans la téléologie comme une donnée essentielle, comme<br />

une pierre d'assise pour l'atteinte de la fin. Lorsqu'il propose d'adopter pour définition<br />

de la vertu "la meilleure disposition de toute l'âme rationnelle", Alexandre prend le<br />

contre pied de la définition stoïcienne. Plutarque disait des Stoïciens:<br />

231. PE VJJJ, 128.17-20

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