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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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Il serait bien sûr difficile de prétendre que l'llYEf.LoVlKOV est présent chez les<br />

Aristotéliciens. Ce concept d'une partie hégémonique de l'âme qui assume les fonctions<br />

directrices en réponse aux perceptions que lui fournissent les autres parties est<br />

entièrement stoïcien. Nous sommes bien loin de la distinction aristotélicienne des parties<br />

de l'âme. Pourtant, c<strong>et</strong>te conception a un attrait pour Alexandre puisqu'elle crée un être<br />

humain unifié, dont les sens, qui perm<strong>et</strong>tent le rapport au monde, sont placés sous l'égide<br />

de sa raison. C<strong>et</strong>te conception propose donc une expl ication des processus<br />

psychologiques internes du rapport au monde qui apparaît beaucoup plus proche de la<br />

réalité observable que celle préconisée par la partition aristotélicienne dont héritait<br />

Alexandre. Sans pour autant s'emparer de l'llYEf.LOVlKOV, concept trop chargé de<br />

<strong>stoïcisme</strong> pour être intégré sans modification <strong>à</strong> une thèse aristotélicienne, Alexandre en<br />

tire tout de même les leçons.<br />

En accentuant le rôle de la délibération dans son modèle de l'action morale,<br />

Alexandre tend ainsi <strong>à</strong> adopter c<strong>et</strong>te théorie, intégrant du même élan le concept naissant<br />

d'acteur volontaire dans J'<strong>aristotélisme</strong>. Une redéfinition est ainsi proposée. Pourtant,<br />

<strong>à</strong> aucun moment Alexandre n'arrive <strong>à</strong> cerner l'idée de volonté elle-même. Il devra se<br />

rabattre sur les notions aristotéliciennes pour expliquer le phénomène de l'agir 1ibre mais<br />

effectuera aussi certaines concessions en faisant appel <strong>à</strong> des notions stoïciennes. Pour<br />

c<strong>et</strong>te raison, il m<strong>et</strong>tra en évidence la portée de la liberté humaine <strong>à</strong> travers le concept de<br />

"ce qui dépend de nous" (ÉlI>' llf.Llv). Il accordera aussi une importance capitale <strong>à</strong> la<br />

responsabilité morale, comme résultat de la délibération <strong>et</strong> fruit de la liberté. La notion<br />

de "raisonnement juste" (6p8oç Àoyoç) jouera ainsi un rôle prépondérant en réponse<br />

<strong>à</strong> la conformité de la raison <strong>à</strong> la nature invoquée par les Stoïciens. Il sera contraignant<br />

pour la délibération <strong>et</strong> jouera, analogiquement, le rôle d'une volonté divine imposée <strong>à</strong><br />

la volonté humaine, tout en conservant un rapport privilégié <strong>à</strong> la rationalité de l'individu<br />

qui s'y conforme.<br />

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