aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel
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Aussi faut-i 1être minutieux dans l'établ issement de comparaisons théoriques entre<br />
l'alexandrisme <strong>et</strong> le <strong>stoïcisme</strong>. Alexandre est bien au fait cependant de ces divergences<br />
<strong>et</strong> il lui arrivera de présenter les deux versions d'une même théorie, avant de les réfuter<br />
toutes deux. En dépit de ces divergences, un point d'accord commun émerge: le<br />
<strong>stoïcisme</strong> a une portée holistique sur le plan ontologique, c'est-<strong>à</strong>-dire que les principes<br />
philosophiques qui y sont énoncés doivent être applicables <strong>à</strong> la totalité des choses qui<br />
composent le monde au sens où l'univers y est un tout unifié sous une raison ultime. Au<br />
vu des eff<strong>et</strong>s que peut avoir une telle conception sur la conception de l'être humain, il<br />
est presque trivial d'affirmer que le holisme sera un problème central dans l'élaboration<br />
de l'éthique d'Alexandre.<br />
Sans tenter d'inscrire dans le <strong>stoïcisme</strong> des divisions artificielles, il faut tout de<br />
même procéder <strong>à</strong> la comparaison avec Alexandre de manière thématique 73 • La raison en<br />
est simple: c'est ainsi qu'Alexandre procède. Il ne conteste pas un auteur particulier,<br />
mais cherche, pour chacun des thèmes abordés, <strong>à</strong> engager dans les discussions les divers<br />
points de vue que le <strong>stoïcisme</strong> a émis. Comme Sharples le suggère, cela ne signifie pas<br />
pour autant que les arguments invoqués par Alexandre auraient été acceptés par les<br />
Stoïciens eux-mêmes 74 • Nous ne pouvons lui accorder cependant que les arguments<br />
utilisés n'entendent pas nécessairement représenter, dans les Problèmes Éthiques, les<br />
positions stoïciennes <strong>et</strong> épicuriennes. Certes, il n'est pas question ici d'attribuer ces<br />
thèses aux Stoïciens, ni même de soutenir que les Problèmes offrent une représentation<br />
73. Les fragments stoïciens sont si épars qu'il est parfois impossible d'en restituer les<br />
oeuvres. La solution consiste donc <strong>à</strong> réunir les fragments en fonction de l'obj<strong>et</strong> traité.<br />
Les travaux de A. A. Long <strong>et</strong> D. N. Sedley (Les philosophes hellénistiques, Paris,<br />
Flammarion, 3 tomes, 2001 dans la traduction française de Jacques Brunschwig <strong>et</strong><br />
Pierre Pel1egrin) procèdent efficacement <strong>à</strong> ce regroupement thématique des fragments<br />
stoïciens, sur la base de la classification utilisée par Hans Von Arnim (Stoicorum<br />
v<strong>et</strong>erumfragmenta., ci-après désigné SVF, Teubner, Stuttgart, 1964).<br />
74. Sharples, R. W., Op. cif., 1990, p. 2.<br />
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