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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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qu'indétermination morale. Alexandre débutera en abordant l'idée inverse: <strong>à</strong> supposer<br />

qu'un acte puisse être moralement déterminé, quelles seraient les conséquences d'une<br />

telle détermination? La difficulté consisterait alors <strong>à</strong> expliquer comment un acte en<br />

puissance pourrait être entendu en ce sens. En eff<strong>et</strong>, l'état de puissance est une forme<br />

inactuelle. Or, c<strong>et</strong> état doit pouvoir s'actualiser en l'une ou l'autre modalité dont il est<br />

puissancé 4 • Ainsi, si nous pouvons actualiser le fait de vivre de manière bonne ou<br />

mauvaise, il faudra d'abord que la vie elle-même ne soit ni l'une ni l'autre en acte. "Ou<br />

alors, le fait que les puissances pour les opposés sont indifférenciées <strong>et</strong> neutres est faux"<br />

nous dira Alexandre (118.25-26). Que l'acte soit déterminé, même en tenne<br />

d'indifférence, impliquerait que les puissances ne sauraient être neutres. Du même coup,<br />

elles ne pourraient être autres, <strong>à</strong> l'origine, que le résu Itat de leur potentielle actualisation.<br />

Le concept même de puissance serait simplement caduc.<br />

11 devient alors impossible de réconcilier la catégorie des indifférents avec la thèse<br />

aristotélicienne de la puissance : la catégorisation stoïcienne ne peut adm<strong>et</strong>tre de<br />

transformation, de mouvement vers une entéléchie, d'un passage de la puissance <strong>à</strong> l'acte.<br />

La catégorie des indifférents est stable <strong>et</strong> fixe; <strong>et</strong> les modalités de détermination morale<br />

des indifférents font appel <strong>à</strong> des interventions extérieures <strong>à</strong> la chose elle-même. Ainsi,<br />

la vie, stoïcienne, ne sera bonne ou mauvaise que par l'adjonction <strong>à</strong> celle-ci d'actes<br />

possédant l'une de ces natures, demeurant elle-même <strong>et</strong> en elle-même indifférente.<br />

84. Robert Sharples (Op. cil., (990), traduit le passage de 118.25 ainsi : « that<br />

potentialities for opposites are [themselves] indifferent and intermediate ». L'anglais<br />

rend mieux ici l'esprit du texte grec que la formule "les puissances pour les<br />

opposés"(littéralement "puissance des opposés"), que nous avons r<strong>et</strong>enue pour éviter<br />

l'expression "potentialité pour les opposés" qui risquait davantage d'obscurcir que de<br />

clarifier le texte. Mais l'idée est bien celle-l<strong>à</strong>: la capacité de s'actualiser en ['une ou<br />

l'autre des potentialités opposées est d'abord neutre <strong>et</strong> indifférenciée. Elle est<br />

indéterm inée.<br />

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