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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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ignorance) un excursus logique qui vise <strong>à</strong> prémunir la thèse alexandriste des<br />

conséquences de la théorie de la sign ification stoïcienne sur l'univocité de l'involontaire.<br />

La présence d'un terme interméd iaire, le dicible, entre l'obj<strong>et</strong> <strong>et</strong> sa signification, pourrait<br />

en eff<strong>et</strong> ajouter au terme involontaire une nuance prédicative. Nous dirions<br />

"involontaire" tantôt l'acte qui est contraint, tantôt celui qui est fait par ignorance. Il y<br />

aurait l<strong>à</strong> deux significations de l'involontaire. Or, les principes de contrariété ne<br />

perm<strong>et</strong>tent pas d'opposer un terme univoque <strong>à</strong> un terme équivoque. Puisque le terme<br />

volontaire est univoque, l'involontaire doit l'être aussi. Alexandre proposera une<br />

analogie entre le modèle de la vertu <strong>et</strong> celui du volontaire. Ainsi, l'involontaire par<br />

ignorance <strong>et</strong> ('involontaire par contrainte ne seront que deux modalités, deux<br />

actualisations "vicieuses" du volontaire. L'involontaire sera donc univoque de la même<br />

manière que le vice le demeure même s'il est parfois vice par excès, parfois vice par<br />

défaut.<br />

L'involontaire est donc univoque. Il ne possède pas de multiples significations. Par<br />

analogie avec le vice, Alexandre montre que l'involontaire se conduit comme un genre<br />

dont les modalités "ignorance" <strong>et</strong> "contrainte" ne seraient que des espèces. Cela lui<br />

perm<strong>et</strong> de préserver l'opposition entre volontaire <strong>et</strong> involontaire. L'analogie entre Je vice<br />

<strong>et</strong> l'involontaire a sans doute une autre fin. Car elle ne manque pas de susciter chez le<br />

lecteur un eff<strong>et</strong> psychologique: en associant l'involontaire <strong>et</strong> le vice, Alexandre laisse<br />

entrevoir une assimilation du volontaire <strong>et</strong> l'état vertueux.<br />

Alexandre peut désormais proposer une lecture des thèses aristotéliciennes appuyée<br />

sur les développements ontologiques <strong>et</strong> épistémologiques des Problèmes précédents. Le<br />

Commentaire du troisième livre de l'Éthique <strong>à</strong> Nicomaque (Problème Xl!) clôture donc<br />

c<strong>et</strong>te première partie, en proposant une étude de l'hypothèse aristotélicienne selon<br />

laquelle "le contraint est ce dont l'origine est externe <strong>et</strong> où l'agent ne contribue en rien".<br />

Alexandre opposera alors le volontaire au déterminisme stoïcien. Pour ce faire, il<br />

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