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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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indifférent,,207. Nous, commentateurs modernes, l'adm<strong>et</strong>tons volontiers pour éviter une<br />

flagrante incohérence dans les thèses stoïciennes. C<strong>et</strong>te solution a le mérite de<br />

contourner la difficulté. Nous ne sommes toutefois pas en concurrence avec le <strong>stoïcisme</strong>.<br />

Alexandre, en adversaire redoutable, n'adm<strong>et</strong> certainement pas que ce plaisir puisse être<br />

autre chose que le plaisir... indifférent. [l veut donc lire l<strong>à</strong> une importante contradiction<br />

dans les théories stoïciennes. Évidemment, c<strong>et</strong>te lecture est biaisée. Alexandre a déj<strong>à</strong><br />

écarté l'indifférence <strong>et</strong> veut se concentrer sur les mérites de la seconde position,<br />

passionnelle, stoïcienne. La question implicite est la suivante: comment un plaisir,<br />

215<br />

indifférent, peut-il être motivant pour l'action morale? En eff<strong>et</strong>, dès lors que le plaisir<br />

s'inscrit dans la catégorisation stoïcienne des passions, il acquiert une connotation<br />

positive, malgré son irrationalité primitive. Le plaisir se produit alors comme résultat<br />

naturel d'un acte ou d'une chose qui apparaît bon <strong>à</strong> celui qui le ressent. Il demeure ainsi,<br />

conformément aux thèses stoïciennes, une conséquence, la résultante d'un acte. Ainsi,<br />

dans l'ordre des passions, <strong>et</strong> ce de l'aveu même des Stoïciens, le plaisir n'est pas opposé<br />

<strong>à</strong> la souffrance (rrovoç) mais bien <strong>à</strong> la douleur (ÀDml). C<strong>et</strong>te relecture stoïcienne de leur<br />

propre notion de plaisir sera la porte d'entrée de la critique d'Alexandre.<br />

C<strong>et</strong>te double catégorisation du plaisir constitue une pierre d'achoppement sur<br />

laqueJJe il tablera. En eff<strong>et</strong>, les termes propres (cmÀcûç) n'adm<strong>et</strong>tent qu'un seul opposé.<br />

Alexandre établira donc, par l'opposition entre le terme au sens propre <strong>et</strong> celui qui ne<br />

l'est pas (cmÀcûç - OÙK <strong>à</strong>rrÀcûç), que le contraire du plaisir au sens propre doit être la<br />

douleur, <strong>et</strong> que la souffrance ne peut qu'être l'opposé d'un certain plaisir, particulier, qui<br />

n'est pas le plaisir au sens propre. Alexandre réussit alors un tour de force. D'un côté,<br />

il discrédite l'opposition proposée par le <strong>stoïcisme</strong> entre la souffrance <strong>et</strong> le plaisir. Il<br />

réitère ainsi son refus de la catégorie des indifférents, tout en maintenant une relation de<br />

207. Long, A. A <strong>et</strong> D. N. Sedley, Op. Cil., note 2, p. 518.

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