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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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312<br />

Pour invalider le raisonnement, il faut donc que la totalité des significations d'un<br />

terme soit opposée <strong>à</strong> un terme univoque (132.12-132.13). Alexandre illustrera c<strong>et</strong>te<br />

possibilité par l'exemple chromatique. En eff<strong>et</strong>, le blanc possède une multitude de<br />

significations <strong>et</strong> a pour contraire le noir, qui est lui-même un terme équivoque. Leur<br />

opposition porte sur l'ensemble de leur signification: le noir est tout autant Gontraire au<br />

blanc lorsque nous le considérons dans le registre des couleurs (Ev 't0 XPwllcx.n) que<br />

dans celui de la voix (Ev (1)(,001)272. Si un seul de ces blancs était contraire au noir, alors<br />

il ne pourrait être dit multiple (132.13-132.17).<br />

L'exemple de l'amour <strong>et</strong> de la haine répond <strong>à</strong> la méthodologie alexandriste. Une<br />

fois de plus, il présuppose l'acceptation de la thèse stoïcienne décrite par Simplicius.<br />

Hypothétiquement considérée comme valide, c<strong>et</strong>te thèse sera r<strong>et</strong>ournée contre ses<br />

auteurs <strong>et</strong> servira <strong>à</strong> m<strong>et</strong>tre en échec la critique sur l' impossibi lité d'une opposition entre<br />

le volontaire <strong>et</strong> l'involontaire. En montrant que l'opposition amour-haine est valide sur<br />

le plan générique même si la haine, univoque, ne s'oppose pas <strong>à</strong> la totalité des<br />

significations du terme "aimer", Alexandre se dote des outils théoriques nécessaires<br />

pour défendre, sur le plan épistémologique, l'opposition entre le volontaire <strong>et</strong><br />

l'involontaire. Tablant sur les doctrines aristotéliciennes acceptées par les Stoïciens, il<br />

échappe ainsi <strong>à</strong> une importante contradiction. Ainsi, il préserve l'univocité du volontaire,<br />

tout en adm<strong>et</strong>tant une dualité de l'involontaire, dualité qui n'est pas générique, <strong>et</strong> qui<br />

272. Robert Sharples explique que c<strong>et</strong>te expression désigne, chez les Grecs, une voix claire,<br />

par opposition <strong>à</strong> une voix indistincte (Aristote, Topiques, 1.15, 106b7-S; voir Sharples,<br />

R. W., Op. cil. , 1990, p. 41, note IlS). L'expression pourrait tout autant signifier ici<br />

une caractéristique vocale ("une voix claire") ou musicale ("une voix aiguë") sans que<br />

cela n'affecte profondément le sens de l'argument. Peut-être devons-nous aussi y lire<br />

une allusion <strong>à</strong> la théorie de la signification des Stoïciens, pour qui la signification<br />

repose sur la

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