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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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La prudence sera donc la pIerre angulaire de la démonstration d'Alexandre.<br />

D'abord, parce que la prudence est une condition sine qua non de la possession des<br />

autres vertus: elle est dépositaire du raisonnement juste, lui-même condition nécessaire<br />

de toute vertu. Ainsi, la classification stoYcienne des vertus en termes de genre <strong>et</strong><br />

d'espèce ne peut être valide d'un point de vue alexandriste. Si la vertu était un genre<br />

unique, il serait alors possible de supprimer la maîtrise de soi, le bon jugement ou<br />

l'acuité d'esprit, sans pour autant affecter la prudence ou la modération elle-même. En<br />

regard du rapport qu'entr<strong>et</strong>ient la prudence avec les autres vertus, c'est strictement<br />

impossible. Aussi, la prudence est la vertu éthique par excellence. C'est elle qui, dans<br />

le domaine de l'action morale, concerne les actions qu'il faut ou ne faut pas faire.<br />

247<br />

Mais plus encore, la prudence servait d'assise <strong>à</strong> la thèse stoïcienne de l'unité de la<br />

vertu. Ainsi, la caractérisation genre-espèce de la vertu rencontrait, <strong>à</strong> l'intérieur même<br />

du <strong>stoïcisme</strong>, une concurrence: la vertu pouvait aussi être une totalité. Nous r<strong>et</strong>rouvons<br />

ce témoignage chez Plutarque, d'abord dans son traité De la vertu morale:<br />

Ménédème d'Érétrie supprimait la pluralité des vertus <strong>et</strong> les différences entre elles,<br />

soutenant qu'il n'yen a qu'une seule, désignée par beaucoup de noms; car c'est la<br />

même chose qu'on appelle modération, courage, justice, comme c'est le cas pour<br />

"moltel" <strong>et</strong> "homme". Ariston de Chios faisait aussi de la vertu quelque chose<br />

d'essentiellement un, qu'il appelait santé. Ce n'est que par la relativité qu'il rendait les<br />

vertus en un sens différentes <strong>et</strong> multiples, comme si l'on voulait appeler notre vision<br />

"vision-de-blanc" quand elle saisit des choses blanches <strong>et</strong> "vision-de-noir" quand ce sont<br />

des choses noires, <strong>et</strong> de même pour les autres cas (...] Zénon de Kition aussi semble être<br />

entraîné dans c<strong>et</strong>te direction quand il définit la prudence dans les domaines concernant<br />

la distribution comme étant la justice, dans les domaines demandant un choix comme<br />

étant la modération <strong>et</strong> dans les domaines demandant de l'endurance comme étant le<br />

courage. Comme justification de cela, ils (i.e. les Stoïciens) considèrent comme science<br />

ce que Zénon appelle ici prudence. (...] Tous ces gens sont d'accord pour considérer la<br />

vertu comme un certain caractère <strong>et</strong> un certain pouvoir de la partie directrice de l'âme,

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