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aristotélisme et stoïcisme à l'époque impériale - Archipel

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Tous ces gens sont d'accord pour considérer la vertu comme un certain caractère <strong>et</strong> un<br />

certain pouvoir de la partie directrice de l'âme, engendrés par la raison, ou plutôt un<br />

caractère qui est lui-même une raison cohérente, ferme <strong>et</strong> immuable. 232<br />

254<br />

Les différences entre ces deux définitions sont majeures. Celles-ci divergent<br />

d'abord sur un point fondamental: le rôle de la rationalité. Alexandre propose de lire le<br />

raisonnement juste comme un critère sous-jacent <strong>à</strong> l'action morale. Les Stoïciens<br />

proposent plutôt une assimilation de la raison <strong>et</strong> de l'op8oç Àoyoç <strong>à</strong> l'état vertueux lui­<br />

même. À la vision aristotélicienne d'une vertu disposition, actualisée, s'oppose ainsi une<br />

vertu engendrée par la raison mais qui s'y absorbe. Ce sont alors deux visions du monde<br />

qui se confrontent. La vertu stoïcienne est une raison conforme <strong>à</strong> l'ordre du monde, qui<br />

est raison divine ou nature. C<strong>et</strong>te vertu est ainsi déterminée par une entité supérieure qui<br />

n'est autre que la raison parfaite.<br />

Le rôle que peut jouer l'étude de la vertu présentée au Problème VIII dans la lutte<br />

contre le déterminisme stoïcien n'est pas <strong>à</strong> prime abord évident. Il y a, sur Je plan de la<br />

forme, une apparente rupture dans la progression argumentative que nous avons tenté de<br />

m<strong>et</strong>tre en lumière. Cela n'est peut-être que le fait du caractère inachevé <strong>et</strong> parcellaire du<br />

texte que nous avons sous les yeux. Si cependant la rédaction des Problèmes Éthiques<br />

a une certaine proximité temporelle avec celle du De jato, texte avec lequel les<br />

Problèmes entr<strong>et</strong>iennent une affinité doctrinale certaine, il nous est permis d'y chercher<br />

la justification du traitement de la vertu dans l'exploration de la responsabilité morale.<br />

La vertu aristotélicienne, nous pourrions dire ici alexandriste, est une disposition<br />

conforme <strong>à</strong> la raison, qui n'est pas raison supérieure, mais raison humaine, relative <strong>à</strong><br />

nous <strong>et</strong> qui, loin de se tourner vers un principe extérieur, s'en rem<strong>et</strong> aux circonstances<br />

particulières pour porter le meilleur jugement possible. La vertu d'Alexandre est <strong>à</strong><br />

232. Plutarque, De la vertu morale, 441 E. Voir note 224.

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