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LA LUTTE CONTRE LE RACISME, L'ANTISÉMITISME ... - Le Monde

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Sur la vigilance, on constate une évolution similaire : lors de leur entrée en formation,<br />

les jeunes apprentis gardiens de la paix ne classaient les immigrés qu’au troisième rang<br />

(7 %), assez loin derrière les jeunes (20 %) et surtout les trafiquants de drogue (51 %).<br />

À l’issue de leur formation, les immigrés sont toujours au troisième rang, mais les répondants<br />

représentent maintenant (23 %), tandis que les jeunes (28 %) ont dépassé les<br />

trafiquants (26 %). Dix ans plus tard, les immigrés sont retombés à 17 %, faisant jeu<br />

égal avec les trafiquants de drogue (17 %°), tandis que les jeunes sont devenus une<br />

préoccupation massive (45 %). La période de formation paraît donc induire une sensibilisation<br />

accrue aux immigrés, mais l’expérience professionnelle n’accentue pas la<br />

tendance.<br />

On voit donc que les ordres de grandeur de la sensibilité à l’immigration et la tendance<br />

de son évolution sont semblables dans toutes ces enquêtes, montrant plutôt une décrue<br />

de la question de l’immigration dans les représentations des policiers.<br />

<strong>Le</strong>s discriminations policières<br />

La quantification de l’activité policière à l’égard des immigrés ou descendants d’immigrés<br />

est toutefois particulièrement difficile. Elle suppose tout d’abord une standardisation<br />

des activités policières. Or celles-ci se manifestent par une diversité, une<br />

« indétermination substantielle » (Monjardet 1996), qui résiste à la codification. Sur le<br />

modèle des recherches nord-américaines, quelques chercheurs ont toutefois mené ce<br />

type de travaux.<br />

Discriminations dans la police<br />

L’une des premières questions que l’on peut se poser consiste à savoir si la Police nationale<br />

reflète la diversité de la population française et, si ce n’est pas le cas, quels obstacles<br />

se dressent à l’encontre d’un tel état de fait.<br />

On se souvient que la politique des « emplois jeunes » au milieu des années 1990<br />

encourageait la formation d’une « police à l’image de sa population » (pour reprendre<br />

les termes du ministre de l’Intérieur M. Chevènement), à même d’accueillir en son sein<br />

« les jeunes des quartiers et ceux issus de l’immigration » (selon les termes moins vagues<br />

de M. Jospin). L’institutionnalisation de cette préoccupation consista en la création des<br />

postes d’adjoints de sécurité (ADS), c’est à dire des postes d’emplois jeunes affectés<br />

sous ce statut distinctif dans le corps des gardiens et des gradés (gardiens de la paix et<br />

brigadiers) et destinés à favoriser l’accès au métier policier des jeunes issus des quartiers<br />

périphériques des grandes agglomérations, au terme d’un concours particulier.<br />

Ce type d’efforts se manifeste aujourd’hui d’une part par le dispositif des « cadets de<br />

la République » sorte d’« école de la deuxième chance » pour des jeunes souhaitant<br />

entrer dans la police (Van Meenen, Laclémence, 2009), ainsi que chez les commissaires<br />

de police, par le biais de la classe préparatoire au concours de commissaire ouverte<br />

en 2005 – laquelle ne concerne toutefois au mieux qu’une bonne dizaine d’élèves.<br />

174 <strong>Le</strong>s manifestations du racisme en France en 2010

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