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LA LUTTE CONTRE LE RACISME, L'ANTISÉMITISME ... - Le Monde

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Cependant, cette tendance doit être nuancée. Tout d’abord, il convient de<br />

souligner que certaines des requêtes relatives aux discriminations sont<br />

traitées directement par la HALDE, dans le cadre de son pouvoir de transaction<br />

pénale. Ainsi, 73 dossiers ont fait l’objet d’une transaction pénale.<br />

(20 en 2006, 28 en 2007, 17 en 2008 et 8 en 2009) et 95 % des transactions<br />

pénales proposées aux parquets ont été homologuées.<br />

La réponse pénale n’est pas la seule réponse existant en matière de lutte<br />

contre les discriminations. La réponse civile, permettant au requérant de<br />

voir son dommage réparé, est plus adaptée et plus souple en terme d’administration<br />

de la preuve.<br />

Il est donc difficile d’affirmer que le système pénal ne traite pas avec suffisamment<br />

d’attention les cas de discrimination. Cependant, il convient<br />

de veiller à ce que les magistrats soient suffisamment formés pour qu’ils<br />

puissent traiter au mieux ces cas. En outre, on peut s’interroger sur les cas<br />

transmis par la HALDE, qui résultent d’une sélection préalable des dossiers<br />

pour lesquels une réponse pénale apparaît comme une solution appropriée.<br />

La nature de la réponse pénale<br />

L’indicateur 3.2 de la loi de finances mesure le taux d’alternative aux poursuites,<br />

afin de mener à bien l’objectif de « diversification » de la réponse<br />

pénale. <strong>Le</strong>s infractions à caractère raciste, antisémite et xénophobe, comme<br />

le reste de la délinquance par ailleurs, ont vu une augmentation importante<br />

du recours aux alternatives aux poursuites.<br />

S’agissant des alternatives aux poursuites, la CNCDH a déjà souligné<br />

qu’elles procèdent souvent d’une tendance à la pénalisation de certains<br />

faits qui auparavant n’auraient pas fait l’objet de poursuites et n’auraient<br />

donc pas été sanctionnés. De plus, « les mesures alternatives aux poursuites<br />

comportent certains avantages en termes de prévention de la récidive et de<br />

crédibilisation de la justice, en particulier auprès des victimes. Néanmoins, le<br />

risque de confusion s’accroît lorsque ces mesures ressemblent à s’y méprendre<br />

à des peines, prononcées le plus souvent par des délégués du procureur qui<br />

ne sont ni des magistrats ni des professionnels de la justice. » 9<br />

Pour les infractions racistes, antisémites et antireligieuses, le taux de<br />

recours aux alternatives aux poursuites (53,5 %) est encore plus important<br />

que pour la délinquance en général (42 %) 10 . Ceci peut s’expliquer<br />

en partie en raison de la structure de la délinquance à caractère raciste,<br />

constituée essentiellement d’injures privées et publiques et de provocation<br />

à la haine raciale. Cependant, il est nécessaire de veiller à ce que les<br />

9. Commission nationale consultative des droits de l’homme, 2007, Sanctionner dans le respect des droits de l’homme<br />

Volume 2, Alternatives à la détention : du contrôle judiciaire à la détention, Étude réalisée par Sarah Dindo, p. 18.<br />

10. http : //www.presse.justice.gouv.fr/art_pix/lettre_actu-justice_14_20101210.pdf<br />

242 La réponse institutionnelle

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