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LA LUTTE CONTRE LE RACISME, L'ANTISÉMITISME ... - Le Monde

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Dans le même temps, ce comportement instinctif ne doit toutefois pas être exagéré<br />

et prendre des formes violentes. En effet, si le rejet de l’autre peut être légitimé dans<br />

les propos ou les attitudes, sa concrétisation sous une forme violente est en revanche<br />

fortement condamnée parce qu’elle est elle-même anxiogène.<br />

« La serveuse du Starbucks qui refoule trois Roumaines qui prétextaient chercher les toilettes<br />

pour faire les poches des clients : c’est un acte raciste pour moi mais quelque part, je peux<br />

comprendre » (F, 28 ans, architecte, Française d’origine française, Paris).<br />

« Tout le monde est à sa manière un peu raciste d’une manière ou d’une autre. On peut être<br />

raciste envers des ethnies mais aussi envers les homosexuels. Souvent c’est envers certaines<br />

catégories de personnes, mais pas spécifiquement ethnique. Ça peut être envers les femmes,<br />

les cons, envers certaines catégories de personnes » (F, 29 ans, négociatrice immobilière,<br />

Française d’origine française, Courbevoie).<br />

« Je pense qu’au fond de soi tout le monde est un peu raciste. Que ce soit du racisme envers<br />

les nationalités en disant j’aime pas tel ou tel peuple ou envers les blonds, bruns, ce n’est pas<br />

qu’ethnique. En partant de ça tout le monde est raciste » (F, 52 ans, conseillère à la Sécurité<br />

sociale, Française d’origine française, Chambray-les-Tours).<br />

« Chacun a son petit côté raciste. Et puis il y a les vrais Français, les Français de souche, les<br />

Gaulois entre guillemets. Je pense que c’est normal aussi. Après quelques années, ils voient<br />

que leur pays est envahi par les étrangers. D’un côté je les comprends tout à fait, j’aurais<br />

peut-être réagi pareil » (F, 39 ans, responsable ventes, Française d’origine algérienne, <strong>Le</strong><br />

Pré-Saint-Gervais).<br />

Type 3 : un discours de justification offensive<br />

Dans un autre type de discours, l’évocation du racisme se fait avant tout sur le registre<br />

de l’attaque qui se focalise sur le racisme anti-blanc.<br />

<strong>Le</strong>s comportements de stigmatisation de certains groupes sont ainsi justifiés par un<br />

renversement de l’accusation habituelle de racisme et par une inversion de la victime.<br />

Celle-ci n’est pas l’« Arabe » ou le « Noir », mais le Français victime d’un racisme antiblanc<br />

qu’expriment les populations d’origine immigrée.<br />

En conséquence, le fait de se présenter comme victime d’un racisme anti-blanc préexistant<br />

permet de justifier ses propres propos et son propre rejet de l’Autre. Celui-ci<br />

s’accompagne d’ailleurs souvent d’une forte virulence dans les propos.<br />

Institut TNS-Sofrès<br />

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