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LA LUTTE CONTRE LE RACISME, L'ANTISÉMITISME ... - Le Monde

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Type 3 : un discours de justification offensive<br />

Dans la logique du troisième discours, l’intégration est en elle-même ni possible, ni souhaitable.<br />

Elle est donc refusée tandis qu’est valorisé le chacun chez soi, avec la crainte<br />

d’une dilution de l’identité française.<br />

Certains interviewés estiment ainsi que les différences culturelles entre les populations<br />

d’origine étrangère et les Français rendent impossible l’intégration des premières.<br />

Ils souhaitent l’arrêt de l’immigration et pour certains le retour dans le pays d’origine.<br />

Pour cette raison, les mesures présentées visant à favoriser l’intégration, sans être refusées,<br />

ne sont pas vraiment prises en considération.<br />

Ils se montrent particulièrement inquiets de la dilution de l’identité française. L’intégration<br />

leur semble « un miroir aux alouettes » : les populations d’origine étrangère ne cherchent<br />

pas à s’intégrer mais au contraire à imposer – avec succès quelquefois ce qui les<br />

rend d’autant plus inquiets – leurs traditions et comportements aux Français d’origine<br />

française.<br />

« <strong>Le</strong>s Français prennent la mentalité et plus ils font de conneries plus ils sont fiers parce qu’ils<br />

sont fiers d’exhiber les conneries qu’ils font, si ils font un mois de prison ils sont contents, ouais<br />

j’ai fait un mois de prison il faut les entendre parler, pour eux c’est une fierté » (F, 47 ans,<br />

serveuse, Française d’origine française, Dijon).<br />

« Si la France fait tout pour ces gens [les musulmans], on ne sera plus chez nous. J’ai un<br />

peu peur parce que plus ça va et plus ils prennent le dessus. On leur ouvre des lieux de culte à<br />

droite et à gauche. Quand on leur dit non, ils revendiquent. Ça fait un peu peur. Peur qu’ils<br />

s’installent et qu’ils prennent le pays » (F, 42 ans, secrétaire de direction, Française originaire<br />

des Antilles, Montrouge).<br />

« Avant, quand il y avait des étrangers, ils respectaient, ils se mettaient au mode français<br />

maintenant quand vous voyez ils ont tous la djellaba et sont couverts de la tête aux pieds,<br />

c’est déjà une grosse différence, moi j’appelle ça les Batman » (F, 47 ans, serveuse, Française<br />

d’origine française, Dijon).<br />

« Il y a des personnes qui sont françaises de pure souche qu’on peut confondre avec des étrangers<br />

parce qu’ils ont une attitude racaille. On a ces Français qui se transforment en étrangers,<br />

on a ce manque de respect, cette transformation » (F, 24 ans, assistante commerciale,<br />

Française d’origine française, Dijon).<br />

Principaux enseignements<br />

• Tout d’abord, on peut constater qu’une vision très négative et pessimiste de la société<br />

française est largement partagée. Celle-ci rend très difficile l’émergence d’un discours<br />

apaisé sur la place et la gestion de l’Autre et de sa différence. La perception d’un individualisme<br />

croissant de la population et le raidissement de chacun sur ses positions<br />

paraissent rendre de plus en plus compliquée la construction de compromis nécessaires<br />

à l’acceptation des différences. Dès lors, c’est la possibilité même du vivre-ensemble<br />

Institut TNS-Sofrès<br />

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