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LA LUTTE CONTRE LE RACISME, L'ANTISÉMITISME ... - Le Monde

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S’il parait évidemment nécessaire que les immigrés cherchent à s’intégrer en apprenant<br />

la langue du pays d’accueil et en adaptant leurs comportements à ceux de leurs<br />

concitoyens, l’obstacle principal à l’intégration ne vient pas d’une supposée mauvaise<br />

volonté de certaines populations mais bien de facteurs exogènes.<br />

En effet, les mœurs individuelles, la religion et les traditions ne sont pas des obstacles<br />

à l’intégration car elles ont vocation à rester dans la sphère privée.<br />

Toutefois, la burqa est évoquée dans ce discours et interprétée comme un comportement<br />

radical, extrême qui peut, pour cette raison, constituer une entrave à l’intégration.<br />

Mais les interviewés tendent à considérer ce genre de comportements comme le<br />

fait de minorités cherchant la provocation : une exception qui ne saurait remettre en<br />

cause la règle générale.<br />

« Quelqu’un de bien intégré à la société française ? Pour moi c’est une personne qui a bien<br />

réussi, qui aime bien sa vie. C’est quelqu’un qu’on a pu bien mettre dans une case » (F, 25 ans,<br />

chargée de développement à La Poste, Française d’origine marocaine, Dijon).<br />

« L’intégration ? Avoir un travail, subvenir à ses besoins, aux besoins de sa famille et veiller<br />

à l’éducation de ses enfants, sans avoir à gratter les minima sociaux, pas forcément manger<br />

du camembert et une tranche de saucisson » (Olivier, 29 ans, agent de la sûreté aérienne,<br />

Français d’origine capverdienne, Paris).<br />

« Une intégration réussie ? Quand on ne se pose pas la question sur la place qu’on occupe<br />

dans une société. Et aujourd’hui les gens se la posent, quand on ne nous rappelle pas aussi<br />

notre différence » (H, 40 ans, auditeur au ministère de la Justice, Français d’origine algérienne,<br />

Dijon).<br />

« Ceux qui ont des problèmes à Saint-Denis tous ces blacks, eux ils ont du mal à s’intégrer parce<br />

qu’on ne leur donne pas la chance de s’intégrer donc ils sont obligés de vivre entre eux pour<br />

se surprotéger, ils ont pas le choix. Moi je dis ils sont rejetés par la société donc ils ne peuvent<br />

pas s’intégrer » (F, 39 ans, ingénieure en électronique, Française d’origine portugaise, Blère).<br />

L’intégration n’est donc pas pensée comme une assimilation mais comme le stade<br />

atteint quand est assurée une égalité des droits au niveau collectif : se nourrir, se loger,<br />

travailler. Une réduction des différences de traitement afin de parvenir à l’égalité.<br />

Par conséquent, les mesures visant à favoriser l’intégration (cours de français ou d’enseignement<br />

des valeurs républicaines) sont accueillies avec scepticisme sans être pour<br />

autant refusées même si le fait que les cours de français pour les parents immigrés<br />

soient dispensés dans le même établissement que les enfants est jugé infantilisant<br />

voire humiliant.<br />

Il est intéressant de noter, chez certains, une critique du terme « intégration » quand<br />

il est utilisé pour les enfants d’immigrés nés français, à qui on semble donc demander<br />

davantage d’efforts qu’aux autres Français.<br />

56 Perceptions du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie

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