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LA LUTTE CONTRE LE RACISME, L'ANTISÉMITISME ... - Le Monde

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« Antisémitisme ? Je comprends pas trop ce mot. <strong>Le</strong> dernier cas à Paris du jeune parce qu’il<br />

était juif… là c’est… du n’importe quoi et c’est fait par des étrangers, des enfants d’immigrés.<br />

Là on se dit y a un problème » (F, 39 ans, ingénieure en électronique, Française d’origine<br />

portugaise, Blère).<br />

« Il y a une transposition géopolitique qui se fait. Avant le juif était l’étranger, ça avait le mérite<br />

de la simplicité, maintenant c’est un soutien inconditionnel d’Israël. Ça légitime ou ça décomplexe,<br />

libère les instincts. Je ne sais pas si des gens antisémites maintenant l’auraient été il y a<br />

20 ou 30 ans. Ils auraient trouvé un autre bouc émissaire » (H, 53 ans, consultant en risques<br />

sociaux et professionnels, Français d’origine française, La Riche).<br />

« Dans la France les juifs sont très biens placés et dès qu’il y a quelque chose il faut pas toucher<br />

à un juif. Il y a pas la même attention pour les Arabes, les Chinois, tout… ils ont du<br />

pouvoir les juifs. Mais ils sont très gentils, moi je côtoie tout le monde je suis pas raciste »<br />

(F, 29 ans, aide-soignante, Française d’origine algérienne, Tours).<br />

Focus sur les termes utilisés par les interviewés<br />

Spontanément, pour évoquer les personnes concernées par le racisme, les discriminations ou<br />

l’intégration, les interviewés utilisent indistinctement les termes d’« immigrés », d’« étrangers »,<br />

ou de « personnes d’origine étrangère » sans que l’on puisse expliquer l’usage privilégié de tel<br />

ou tel terme par l’interviewé par une approche spécifique des questions abordées.<br />

Parallèlement, certaines personnes nomment spécifiquement les groupes concernés par le<br />

racisme, essentiellement, les « Maghrébins », les « Arabes » et les « Noirs », étant entendu que ces<br />

termes recoupent pour ces personnes les catégories génériques d’« immigrés », d’« étrangers »<br />

ou de « personnes d’origine étrangère » mais de manière plus concrète. Pour ces interviewés,<br />

il semble que ces appellations soient plus parlantes et également moins « hypocrites » que<br />

ces catégories génériques.<br />

Sur relance spécifique autour des notions d’« immigrés » et de « personnes d’origine étrangère »,<br />

on observe chez les interviewés une difficulté immédiate à établir une différence claire entre<br />

ces deux termes qui sont considérés par les moins diplômés ou les moins intéressés par le<br />

sujet comme désignant la même réalité.<br />

À la réflexion, toutefois il semble que :<br />

• le terme « immigrés » renvoie spécifiquement à des personnes qui ont fait le choix de quitter<br />

leur pays pour venir vivre en France (principalement pour y travailler). Ces personnes assument<br />

donc leur décision d’immigrer, décision qui est motivée. <strong>Le</strong>s personnes interrogées perçoivent<br />

donc dans la démarche de ces immigrés une dynamique dont l’objectif final est l’intégration.<br />

• <strong>Le</strong> terme « personnes d’origine étrangère » est en revanche plus flou et l’identité de ces<br />

personnes paraît plus trouble. Pour les interviewés, il s’agit davantage de personnes nées en<br />

France qui n’ont pas choisi leur pays et qui connaissent des problèmes d’intégration plus forts.<br />

En comparaison aux « immigrés », ce terme semble renvoyer à une situation de fait, statique.<br />

40 Perceptions du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie

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