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LA LUTTE CONTRE LE RACISME, L'ANTISÉMITISME ... - Le Monde

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CNCDH<br />

11 % des personnes interrogées citent le racisme comme l’une de leurs<br />

principales craintes pour la société française (et seuls 2 % le citent en<br />

premier), en neuvième position, loin derrière le chômage (60 %), la crise<br />

économique (43 %), la pauvreté (38 %) et l’insécurité (26 %) 3 . <strong>Le</strong>s personnes<br />

interrogées n’ayant elles-mêmes pas eu à affronter de comportements<br />

racistes, elles se montrent plus préoccupées par des menaces qui<br />

leur semblent plus imminentes et plus concrètes (la perte d’emploi, la<br />

baisse du pouvoir d’achat ou la délinquance). <strong>Le</strong> racisme ne semble pas<br />

les toucher directement, il est perçu comme une menace plus « théorique<br />

» qui peut ébranler la société en général, mais qui n’a pas d’impact<br />

sur leur quotidien.<br />

Pour autant, 87 % des sondés estiment que le racisme est une chose répandue<br />

(26 % très répandue, 61 % assez répandue). D’autre part, 57 % des<br />

personnes interrogées estiment que « certains comportements peuvent parfois<br />

justifier des réactions racistes » (96 % chez les personnes se déclarant<br />

« plutôt racistes » et 89 % chez celles se déclarant un « un peu racistes »,<br />

contre 35 % pour les personnes « pas racistes du tout »). À la lecture de<br />

ces différents résultats, mais aussi des contributions ministérielles et associatives,<br />

on peut s’interroger sur une certaine banalisation du racisme,<br />

dans la perception du phénomène par les personnes habitant en France.<br />

Si la très grande majorité des personnes interrogées perçoit le racisme<br />

comme une attitude répréhensible, socialement non admise, on constate<br />

toutefois certains ajustements qui tendent à minorer le phénomène : le<br />

terme est vidé de son sens, il est comparé à d’autres phénomènes jugés<br />

plus graves ou dangereux (le nazisme par exemple). <strong>Le</strong>s individus essayent<br />

d’expliquer que leurs opinions ne relèvent pas du racisme, ou qu’en tout<br />

cas leur attitude est raisonnée et justifiée, et donc non répréhensible. On<br />

retrouve chez très peu de personnes interrogées une condamnation ferme<br />

du racisme : le phénomène est perçu comme répandu, mais il n’est pas<br />

identifié comme une menace pour l’individu ou un péril pour la société.<br />

un contexte général anxiogène<br />

Cette appréhension du racisme ne peut se comprendre que si l’on garde<br />

à l’esprit qu’elle s’inscrit dans un contexte plus général de perception<br />

globalement négative et pessimiste de la société française ; les sondés<br />

semblent en effet très marqués par les préoccupations économiques et<br />

sécuritaires qui tourmentent la société.<br />

3. Total supérieur à 100 %, les personnes interrogées ayant pu donner trois réponses.<br />

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