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LA LUTTE CONTRE LE RACISME, L'ANTISÉMITISME ... - Le Monde

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« <strong>Le</strong> racisme c’est quand on n’accepte pas que des personnes différentes de nous, étrangères,<br />

viennent et qu’on a l’impression qu’elles prennent notre endroit, qu’elles n’ont pas leur place<br />

et pas le droit de venir ici, qu’on n’accepte pas que les personnes étrangères ou d’un autre<br />

endroit, pas forcément étrangères d’ailleurs, viennent » (F, 33 ans, professeur des écoles,<br />

Française d’origine française, Dijon).<br />

« <strong>Le</strong> racisme ? Un blanc qui n’aime pas un noir, un noir qui n’aime pas un blanc, un mec du<br />

nord contre un mec du sud » (H, 48 ans, agent technique au Conseil Général, Français originaire<br />

des Antilles, Chevilly-Larue).<br />

« <strong>Le</strong> racisme c’est la peur de la différence » (F, 29 ans, négociatrice immobilière, Française<br />

d’origine française, Courbevoie).<br />

« Être raciste c’est être contre, ou dénigrer, ou pas insulter mais en général être contre les<br />

étrangers ou contre une catégorie de personnes » (H, 24 ans, sans emploi, Français d’origine<br />

française, Talant).<br />

« On n’a pas parlé du racisme concernant le virus du HIV. Il y en a un énorme. Une fois que<br />

les gens savent que la personne a la maladie, elle se fait rejeter. Je ne trouve pas ça bien car<br />

c’est un être humain. Là aussi pour moi c’est une forme de racisme » (H, 29 ans, agent de<br />

sécurité, Français originaire des Antilles, Gonesse).<br />

« Pour moi le racisme c’est un grand mot parce que c’est du racisme méchant. Alors qu’on peut<br />

avoir un racisme avec une forme d’échange : moi je n’aime pas si, pas ça, parce que, voilà et<br />

argumenter. Alors que le racisme méchant c’est « Sale bougnoule », des agressions verbales qui<br />

font vraiment mal » (F, 32 ans, Responsable magasin, Française d’origine marocaine, Vélizy).<br />

Pour presque tous les interviewés, le racisme est perçu comme une attitude répréhensible,<br />

socialement et moralement non admise.<br />

La perception de son propre racisme par les personnes rencontrées dépend évidemment<br />

du sens que chacun donne au racisme. On constate toutefois comme en 2007<br />

un ajustement des référents racistes en fonction de sa position personnelle sur le sujet<br />

de façon à minorer son propre sentiment raciste (même si les profils les plus aisés et/ou<br />

diplômés tendent parfois à surévaluer leur racisme afin d’anticiper les accusations dont<br />

ils s’imaginent pouvoir être l’objet). Étant donné la condamnation morale du racisme,<br />

les interviewés cherchent donc à s’en exclure. Cela peut se faire :<br />

• soit en dramatisant le terme « racisme », en l’assimilant par exemple au « nazisme »,<br />

ce qui permet de se défendre de toute accusation de racisme. Ainsi, une personne se<br />

définissant explicitement comme raciste distinguera différents types de racisme et différenciera<br />

son propre racisme, raisonné, justifié et fondé sur l’expérience, d’un racisme<br />

outrancier, maximaliste et théorique (s’appuyant par exemple sur la notion de pureté<br />

de la race).<br />

• Soit en estimant que le terme « racisme » est aujourd’hui galvaudé, utilisé à tort et<br />

à travers par les antiracistes et les tenants du politiquement correct pour critiquer un<br />

adversaire et qu’il n’a donc plus de sens précis.<br />

Institut TNS-Sofrès<br />

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