Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
104 7. Applications <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvement<br />
Cependant, cette équation découle d’une manipulation formelle injustifiée et n’est pas valable,<br />
même si elle jouit d’une ressemblance superficielle avec la relation correcte, qui serait plutôt<br />
F = ma − v 0<br />
dm<br />
dt , (7.51)<br />
où v 0 est la vitesse d’éjection <strong>de</strong> la masse par rapport à l’objet et F est la force externe appliquée.<br />
Cette <strong>de</strong>rnière relation est simplement une version vectorielle <strong>de</strong> la relation (7.46) où la force <strong>de</strong><br />
gravité a été remplacée par une force externe quelconque. La relation (7.51) est plus générale et<br />
peut être appliquée au cas d’un apport <strong>de</strong> masse comme au cas d’une diminution <strong>de</strong> la masse.<br />
Le collecte-poussière interplanétaire<br />
Considérons comme <strong>de</strong>rnier exemple celui d’un objet sans propulsion se déplaçant dans l’espace et<br />
collectant une certaine quantité <strong>de</strong> poussière appartenant à un nuage interplanétaire. Plaçons-nous<br />
dans le référentiel du nuage, dans lequel la poussière est au repos. Soit ρ la <strong>de</strong>nsité du nuage (masse<br />
par unité <strong>de</strong> volume), supposée uniforme, et A la section <strong>de</strong> l’objet en mouvement. On supposera<br />
que l’objet qui évolue dans ce nuage capture toute la poussière se trouvant sur son chemin, comme<br />
lors d’une collision maximalement inélastique. La question est <strong>de</strong> savoir comment la vitesse <strong>de</strong><br />
l’objet varie dans le temps, s’il possè<strong>de</strong> une vitesse initiale v 0 en entrant dans le nuage. Comme il<br />
est clair que le mouvement <strong>de</strong> l’objet sera unidimensionnel, nous pouvons encore nous dispenser<br />
<strong>de</strong> la notation vectorielle dans cet exemple.<br />
À un instant donné, la vitesse <strong>de</strong> l’objet est v (par rapport au nuage) et il parcourt une distance<br />
vdt pendant un temps dt. Il balaie donc un volume Avdt pendant ce temps et capture une masse<br />
ρAvdt, se déplaçant à une vitesse relative −v. En appliquant la relation (7.51) à ce cas, avec<br />
dm/dt = ρAv, v 0 → −v et F = 0, on trouve<br />
0 = ma + v(ρAv) ou<br />
Cette relation s’intègre immédiatement pour donner<br />
dv<br />
dt = −ρA m v2 =⇒ dv<br />
v 2 = −ρA dt (7.52)<br />
m<br />
1<br />
v = ρA t + cst. (7.53)<br />
m<br />
En posant que t = 0 quand v = v 0 , on détermine la constante d’intégration :<br />
1<br />
v = ρAt<br />
m + 1 v 0<br />
=⇒ v =<br />
Comme on s’y attend, la vitesse tend vers zéro quant t → ∞.<br />
v 0<br />
1 + ρA m v 0 t (7.54)<br />
7.4 * Invariance par translation et conservation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong><br />
mouvement<br />
Dans cette section, nous allons montrer comment la conservation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvement<br />
d’un système isolée peut être vue comme une conséquence d’un principe <strong>de</strong> symétrie : l’invariance<br />
par translation.<br />
Soit U(r 1 , r 2 , . . . , r N ) l’énergie potentielle <strong>de</strong> N particules en interaction. Si les N particules forment<br />
un système isolé, alors l’énergie potentielle ne dépend que <strong>de</strong> la position <strong>de</strong> ces particules et non<br />
<strong>de</strong> la position d’un quelconque objet externe qui pourrait exercer une force sur les particules du