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Document de cours de référence

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11. Relativité restreinte 183<br />

Il faut cependant noter que l’invariance galiléenne est en apparence violée si une particule se<br />

déplace, par exemple, dans un champ magnétique B et qu’on omet <strong>de</strong> transformer le champ en B ′ ,<br />

le champ magnétique dans le référentiel S ′ . De même, un objet en mouvement dans un milieu et<br />

qui subit une force dépendant <strong>de</strong> sa vitesse dans le milieu n’obéira pas (en apparence) au principe<br />

<strong>de</strong> Galilée si on omet d’effectuer également la transformation <strong>de</strong> Galilée sur le milieu.<br />

11.2 Invariance <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> la lumière<br />

Le fait capital qui rend invali<strong>de</strong> la relativité galiléenne est que la vitesse <strong>de</strong> la lumière est la<br />

même dans tous les référentiels inertiels. C’est un fait expérimental, démontré en premier par<br />

l’expérience <strong>de</strong> Michelson et Morley et ses rééditions, ainsi que par les nombreuses applications<br />

quotidiennes <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> la relativité restreinte, en particulier dans les accélérateurs <strong>de</strong> particules.<br />

C’est aussi une nécéssité théorique si on accepte le principe <strong>de</strong> relativité et les lois <strong>de</strong><br />

l’électromagnétisme <strong>de</strong> Maxwell. C’est d’ailleurs cette nécessité théorique qui motiva les travaux<br />

d’Einstein, bien plus que l’expérience <strong>de</strong> Michelson et Morley. Sans aller dans les détails, qui relèvent<br />

d’un <strong>cours</strong> d’électromagnétisme plus que d’un <strong>cours</strong> <strong>de</strong> mécanique, mentionnons que les lois <strong>de</strong><br />

Maxwell réussissent à intégrer dans un tout cohérent les phénomènes électriques, magnétiques et<br />

optiques. La lumière y est interprétée comme une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> champs électrique et magnétique se<br />

propageant à la vitesse c, vitesse déterminée par les constantes électriques et magnétiques. Or, si<br />

on accepte le principe <strong>de</strong> relativité, les lois <strong>de</strong> la physique, dont les équations <strong>de</strong> Maxwell, doivent<br />

être les mêmes dans tous les référentiels et la vitesse <strong>de</strong> la lumière doit donc aussi être la même<br />

dans tous les référentiels. Logiquement, on doit soit (1) supposer que le principe <strong>de</strong> relativité est<br />

incorrect et qu’il y a donc un référentiel absolu (celui <strong>de</strong> l’Éther, milieu hypothétique dans lequel<br />

se propage la lumière), soit (2) admettre que la transformation <strong>de</strong> Galilée est incorrecte. C’est ce<br />

<strong>de</strong>rnier choix qu’a fait Einstein et que l’expérience a démontré être le bon.<br />

Avant <strong>de</strong> tirer les conséquences <strong>de</strong> l’invariance <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> la lumière, expliquons les différentes<br />

métho<strong>de</strong>s qui ont permis <strong>de</strong> la mesurer et <strong>de</strong> constater son invariance.<br />

La première tentative connue <strong>de</strong> mesurer la vitesse <strong>de</strong> la lumière est attribuée à Galilée, qui basa<br />

son estimation sur la vitesse <strong>de</strong> transmission d’un signal lumineux entre les sommets <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

collines, telle que perçue par le temps <strong>de</strong> réaction d’un humain (!). Il va sans dire qu’il en conclut<br />

que la vitesse <strong>de</strong> la lumière était très gran<strong>de</strong>, sinon infinie.<br />

Roemer<br />

On doit la première estimation réelle <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> la lumière à l’astronome Roemer (1676). Il<br />

observa que la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> révolution <strong>de</strong> Io (l’un <strong>de</strong>s quatres principaux satellites <strong>de</strong> Jupiter) n’est<br />

pas constante en apparence : elle augmente quand la Terre s’éloigne <strong>de</strong> Jupiter et diminue quand<br />

la Terre s’en rapproche. La variation <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> par rapport à la pério<strong>de</strong> moyenne, accumulée<br />

sur six mois, fut mesurée par Roemer qui obtint ∆T = 22 minutes. Si D est le diamètre <strong>de</strong> l’orbite<br />

terrestre, il conclut que la vitesse <strong>de</strong> la lumière est c = D/∆T . À l’époque <strong>de</strong> Roemer, D n’était<br />

pas connu avec gran<strong>de</strong> précision et Roemer obtint la valeur<br />

c = 214 300km/s (Roemer, 1676) (11.3)<br />

Notons que la même mesure du retard par les métho<strong>de</strong>s actuelles donne ∆T = 17 minutes.<br />

Aberration <strong>de</strong>s étoiles<br />

La vitesse finie <strong>de</strong> la lumière donne lieu à un autre phénomène astronomique : l’aberration <strong>de</strong>s<br />

étoiles, découverte par l’astronome Bradley (1725). Il s’agit d’un mouvement apparent <strong>de</strong>s étoiles,

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