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6. Énergie et Travail 83<br />
Cependant, ce souci est injustifié. Il est vrai que les résultats <strong>de</strong> la section 6 ne sont corrects que si<br />
le champ <strong>de</strong> force F est fixe, c’est-à-dire s’il ne dépend pas explicitement du temps mais seulement<br />
<strong>de</strong> la position <strong>de</strong> la particule. Cependant, on peut facilement généraliser la définition <strong>de</strong> l’énergie<br />
potentielle pour tenir compte du mouvement <strong>de</strong> plusieurs particules en interaction mutuelle. Pour<br />
cela, il est utile d’introduire la notion d’espace <strong>de</strong>s configurations. Étant donné un ensemble <strong>de</strong><br />
N particules à <strong>de</strong>s positions r i , cet espace est <strong>de</strong> dimension 3N et ses 3N coordonnées sont les<br />
composantes (x i , y i , z i ) <strong>de</strong>s N particules.<br />
Par définition, si la force est conservative, alors la force F i s’exerçant sur la particule i est (moins)<br />
le gradient d’un potentiel U qui dépend en général <strong>de</strong>s N coordonnées r i :<br />
F i = − ∂<br />
∂r i<br />
U(r 1 , . . . , r N ) (6.65)<br />
Cette notation signifie qu’on prend les dérivées partielles <strong>de</strong> la fonction U par rapport aux coordonnées<br />
(x i , y i , z i ) <strong>de</strong> la i me particule pour obtenir les composantes <strong>de</strong> la force agissant sur cette<br />
même particule. L’énergie totale <strong>de</strong>s particules est alors définie comme<br />
E =<br />
N∑<br />
i=1<br />
1<br />
2 mv2 i + U(r 1 , . . . , r N ) (6.66)<br />
La preuve <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong> l’énergie se fait comme auparavant, c’est-à-dire en calculant sa<br />
dérivée par rapport au temps :<br />
dE<br />
dt = d dt<br />
=<br />
=<br />
N∑<br />
i=1<br />
N∑<br />
i=1<br />
1<br />
2 mv2 i + d dt U(r 1, . . . , r N )<br />
m i v i · dv N i<br />
dt + ∑ ∂<br />
U(r<br />
∂r 1 , . . . , r N ) · dr i<br />
i dt<br />
i=1<br />
N∑<br />
v i · (ma i − F i ) = 0<br />
i=1<br />
(6.67)<br />
où on a supposé que la force totale agissant sur la i me particule est la somme <strong>de</strong> la force conservative<br />
F i <strong>de</strong> <strong>de</strong> forces <strong>de</strong> contrainte ou magnétiques, perpendiculaires à la vitesse <strong>de</strong> chaque particule. Il<br />
est important <strong>de</strong> noter que si l’énergie cinétique du système est la somme <strong>de</strong>s énergies cinétiques<br />
<strong>de</strong>s particules du système, il n’en va pas <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l’énergie potentielle en général.<br />
Comme premier exemple, considérons <strong>de</strong>ux masses, <strong>de</strong> positions r 1 et r 2 , reliées par un ressort dont<br />
la longueur à l’équilibre est pratiquement nulle. L’énergie potentielle est alors proportionnelle au<br />
carré <strong>de</strong> la distance entre les <strong>de</strong>ux masses, soit le carré <strong>de</strong> l’étirement du ressort :<br />
U = 1 2 k(r 1 − r 2 )2 = 1 2 k [ (x 1 − x 2 ) 2 + (y 1 − y 2 ) 2 + (z 1 − z 2 ) 2] (6.68)<br />
où k est la constante du ressort. La force agissant sur la masse 1 est<br />
F 1 = − ∂U<br />
∂x 1<br />
ˆx − ∂U<br />
∂y 1<br />
ŷ − ∂U<br />
∂z 1<br />
ẑ = −k [(x 1 − x 2 )ˆx + (y 1 − y 2 )ŷ + (z 1 − z 2 )ẑ] = −k(r 1 − r 2 ) (6.69)<br />
Cette force est parallèle à la droite reliant les <strong>de</strong>ux masses et est dirigée vers la masse 2. La force<br />
agissant sur la masse 2 est exactement opposée, ce qui se manifeste directement dans le calcul <strong>de</strong>s<br />
dérivées :<br />
F 2 = − ∂U<br />
∂x 2<br />
ˆx − ∂U<br />
∂y 2<br />
ŷ − ∂U<br />
∂z 2<br />
ẑ = +k [(x 1 − x 2 )ˆx + (y 1 − y 2 )ŷ + (z 1 − z 2 )ẑ] = k(r 1 − r 2 ) (6.70)