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Document de cours de référence

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9. Moment cinétique et rotation <strong>de</strong>s corps 147<br />

<strong>de</strong> précession, <strong>de</strong> sorte qu’on peut négliger toute autre contribution au moment cinétique. Dans<br />

cette approximation, le moment cinétique est J = Iωê, où ê est un vecteur unitaire dirigé le long<br />

<strong>de</strong> l’axe du gyroscope, comme illustré. Le couple peut alors s’exprimer comme<br />

N = −ΩJ ∧ ẑ , où Ω = mgh<br />

Iω<br />

(9.71)<br />

Cette relation représente bien la direction et la gran<strong>de</strong>ur du couple. Remarquons que si ω est<br />

négatif, ce qui signifie que le gyroscope tourne sur lui-même dans la direction opposée <strong>de</strong> celle<br />

illustrée, alors Ω et J changent <strong>de</strong> signe, ce qui laisse N inchangé, comme il se doit. Le théorème<br />

du moment cinétique nous permet ensuite <strong>de</strong> déterminer le mouvement <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong> rotation :<br />

dJ<br />

dt<br />

= −ΩJ ∧ ẑ (9.72)<br />

Comme ˙J est perpendiculaire à J, la gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> J est constante : seule sa direction change. Cette<br />

équation est i<strong>de</strong>ntique à celle <strong>de</strong> la vitesse d’une particule chargée dans un champ magnétique<br />

B = Bẑ :<br />

dv<br />

dt = q m v ∧ B = ω c v ∧ ẑ (9.73)<br />

Dans ce cas, nous savons que la composante v z <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong>meure constante, alors que la<br />

composante horizontale v ⊥ décrit un cercle à la fréquence cyclotron ω c , dans le sens horaire si<br />

ω c > 0. Ici, la solution est la même, sauf pour le sens <strong>de</strong> la précession (ω c est remplacé par −Ω) :<br />

J = J z ẑ + J ⊥ (ˆx cos Ωt + ŷ sin Ωt) (9.74)<br />

où J ⊥ = J sin ψ est la gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la projection sur le plan xy du moment cinétique J et Ω, donné<br />

plus haut, est la fréquence <strong>de</strong> précession du vecteur moment cinétique autour <strong>de</strong> la verticale.<br />

Remarques :<br />

1. Plus la toupie tourne rapi<strong>de</strong>ment sur elle-même, plus la précession est lente. En fait, la formule<br />

ci-haut n’est valable que dans l’approximation ω ≫ Ω, ou encore ω 2 ≫ mgh/I. C’est le cas<br />

d’une toupie dite rapi<strong>de</strong>. En effet, dans notre démonstration, nous avons négligé une partie du<br />

moment cinétique : celui associé à la précession elle-même, et donc l’axe <strong>de</strong> rotation instantané<br />

<strong>de</strong> l’objet n’est pas exactement son axe <strong>de</strong> symétrie. Nous avons aussi négligé la nutation <strong>de</strong><br />

la toupie (cf section 10.7), c’est-à-dire le fait que le moment cinétique n’est pas exactement<br />

parallèle à l’axe instantané <strong>de</strong> rotation.<br />

2. La fréquence <strong>de</strong> précession est indépendante <strong>de</strong> l’angle d’inclinaison ψ par rapport à la verticale.<br />

Précession <strong>de</strong>s équinoxes<br />

L’un <strong>de</strong>s plus anciens exemples connus <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong> précession est celui <strong>de</strong> la Terre elle-même.<br />

En effet, le moment cinétique intrinsèque <strong>de</strong> la Terre effectue un mouvement <strong>de</strong> précession autour<br />

du pôle <strong>de</strong> l’écliptique, un tour complet étant effectuée en 25 780 ans, ce qui correspond à un<br />

déplacement angulaire <strong>de</strong> 50, 26 ′′ par année. Ce mouvement se manifeste par un déplacement lent<br />

du point vernal, c’est-à-dire du point <strong>de</strong> rencontre entre l’écliptique (la trajectoire apparente du<br />

Soleil sur la voûte céleste) et l’équateur céleste. C’est bien sûr l’équateur céleste qui, comme l’axe<br />

<strong>de</strong> la Terre, change d’orientation au <strong>cours</strong> du temps. Ce déplacement du point vernal, ou précession<br />

<strong>de</strong>s équinoxes, fut noté dès le IIème siècle avant notre ère par l’astronome grec Hipparque, à la<br />

suite d’observations minutieuses et <strong>de</strong> comparaisons avec <strong>de</strong>s observations effectuées un siècle et<br />

<strong>de</strong>mi auparavant. La conséquence astronomique la plus immédiate <strong>de</strong> la précession <strong>de</strong>s équinoxes<br />

est que l’étoile polaire n’indique pas le pôle nord terrestre <strong>de</strong> manière permanente, mais seulement

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