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82 6. Énergie et Travail<br />
frottement dynamique, et (ii) Les forces <strong>de</strong> contrainte, qui sont toujours perpendiculaires à la vitesse<br />
<strong>de</strong> l’objet (F · v = 0). Comme les forces dissipatives sont grosso modo opposées à la vitesse, leur<br />
travail est négatif et elles ne peuvent que diminuer l’énergie mécanique <strong>de</strong> la particule. Par contre,<br />
les forces <strong>de</strong> contrainte ne peuvent exercer aucun travail, car elles sont toujours perpendiculaires<br />
au déplacement :<br />
F · dr = F · vdt = 0 (6.62)<br />
La force magnétique F mag. = qv ∧ B, quoiqu’elle ne soit pas considérée habituellement comme une<br />
force <strong>de</strong> contrainte, entre dans cette catégorie. La force <strong>de</strong> frottement statique entre aussi dans<br />
cette catégorie, car elle s’applique en l’absence <strong>de</strong> déplacement (v = 0). En résumé, les forces<br />
dissipatives vont diminuer l’énergie totale E d’un objet, alors que les forces <strong>de</strong> contrainte (incluant<br />
la force magnétique) vont la conserver (même si elles ne sont pas appelées conservatives au sens<br />
strict <strong>de</strong> l’éq. (6.11)).<br />
Travail et chemin parcouru<br />
Le travail d’une force conservative est indépendant <strong>de</strong> la trajectoire C et ne dépend que <strong>de</strong> la valeur<br />
<strong>de</strong> la fonction U aux points <strong>de</strong> départ et d’arrivée. C’est ce qui ressort du calcul (6.60). L’inverse<br />
est aussi vrai : si le travail d’une force F(r) qui ne dépend que <strong>de</strong> la position est indépendant du<br />
chemin C suivi pour le calculer, alors cette force est conservative au sens <strong>de</strong> l’éq. (6.11) : elle est le<br />
gradient d’une fonction. La preuve en est simple : il suffit <strong>de</strong> trouver une fonction U(r) qui puisse<br />
servir <strong>de</strong> potentiel. Or, une telle fonction est le travail effectué par le force F du point r jusqu’à<br />
un point <strong>de</strong> référence fixe O, qui peut être l’origine, l’infini, ou tout autre point convenable :<br />
U(r) =<br />
∫ O<br />
r<br />
F · dr (6.63)<br />
Par hypothèse, cette quantité ne dépend pas du chemin emprunté pour le calculer et le potentiel<br />
U(r) est une fonction bien définie <strong>de</strong> la position. D’autre part, son gradient est bien relié à la<br />
force par la relation (6.11). Ceci se démontre en considérant le travail effectué le long d’un segment<br />
infinitésimal dr originaire du point r, comme la différence du travail <strong>de</strong> O à r + dr et du travail <strong>de</strong><br />
O à r:<br />
δW = F(r) · dr<br />
= U(r) − U(r + dr)<br />
= −∇U(r) · dr<br />
(6.64)<br />
Comme cette relation est vraie pour tout vecteur dr infinitésimal, on a nécessairement l’égalité<br />
(6.11). En résumé, le fait que le travail soit indépendant du chemin et que la force soit le gradient<br />
d’une fonction sont <strong>de</strong>s propriétés équivalentes, qui caractérisent une force conservative.<br />
6.7 Énergie <strong>de</strong> plusieurs objets en interaction<br />
Jusqu’ici nous n’avons discuté que <strong>de</strong> l’énergie potentielle d’une particule en mouvement dans un<br />
champ <strong>de</strong> force créé par d’autres particules que nous considérions fixes. Il s’agit d’une approximation<br />
valable quand ces autres particules sont très massives en comparaison <strong>de</strong> la particule étudiée. La<br />
loi <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> l’énergie peut donc nous sembler fragile, car lorsqu’une particule se déplace<br />
dans le champ <strong>de</strong> force d’autres particules, ces <strong>de</strong>rnières ne sont généralement pas fixes, mais<br />
se déplacent, notamment en raison <strong>de</strong> leurs influences mutuelles et <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong> la particule<br />
étudiée. Le champ <strong>de</strong> force F(r) étudié à la section 6 dépend donc du temps, ce qui invali<strong>de</strong> la<br />
relation (6.14) et la conservation <strong>de</strong> l’énergie.