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186 11. Relativité restreinte<br />
Cette situation produirait un patron d’interférence différent. Le changement dans le patron<br />
d’interférence serait caractérisé par la ‘différence <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> phase’ :<br />
{<br />
}<br />
∆φ = 2πf(∆T − ∆T ′ c<br />
) = 4πf(OC + OB)<br />
c 2 − V 2 − 1<br />
√ (11.9)<br />
c2 − V 2<br />
En supposant que V ≪ c, on peut effectuer un développement <strong>de</strong> Taylor au premier ordre en<br />
(V/c) 2 et on obtient<br />
∆φ = (OC + OB) 2πf V 2<br />
c c 2 (11.10)<br />
Cette ‘différence <strong>de</strong>s différences’ <strong>de</strong>vrait se traduire par un déplacement <strong>de</strong>s franges d’interférence<br />
lorsque l’appareil est tourné <strong>de</strong> 90 ◦ . Or, un tel déplacement n’est pas observé. Bien sûr, l’effet<br />
escompté est très petit et l’expérience est très délicate. En pratique, il faut utiliser les distances les<br />
plus gran<strong>de</strong>s possibles (on peut les augmenter par <strong>de</strong>s miroirs multiples) et disposer d’une table<br />
d’optique libre <strong>de</strong> toutes vibrations (celle <strong>de</strong> Michelson et Morley flottait sur du mercure). Il faut<br />
également penser à refaire l’expérience six mois plus tard, au cas ou, par un hasard incroyable, la<br />
Terre aurait été au repos par rapport à l’Éther au moment <strong>de</strong> la première expérience!<br />
Après bien <strong>de</strong>s précautions et <strong>de</strong>s vérifications, le résultat <strong>de</strong> l’expérience est négatif : aucun<br />
mouvement <strong>de</strong> la Terre par rapport à l’Éther ne put être détecté.<br />
11.4 Transformation <strong>de</strong> Lorentz<br />
Étant donné l’inexistence <strong>de</strong> l’Éther ou d’un référentiel absolu, il faut maintenant modifier la<br />
transformation <strong>de</strong> Galilée (11.1) pour tenir compte <strong>de</strong> l’invariance <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> la lumière.<br />
Le passage d’un référentiel à un autre se fait par un changement <strong>de</strong> coordonnées impliquant les<br />
trois coordonnées spatiales et le temps. Considérons <strong>de</strong>ux référentiels S et S ′ se déplaçant l’un<br />
par rapport à l’autre à une vitesse V. Dénotons par (x, y, z, t) les coordonnées et le temps dans<br />
le référentiel S, et (x ′ , y ′ , z ′ , t ′ ) les quantités correspondantes dans le référentiel S ′ . On suppose,<br />
sans perte <strong>de</strong> généralité, que les axes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux référentiels sont dans les mêmes directions, que la<br />
vitesse relative <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux référentiels est le long <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong>s x (donc V = V ˆx) et que les origines<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux référentiels coïnci<strong>de</strong>nt au temps t = 0 (et t ′ = 0). On cherche une relation entre (x, y, z, t)<br />
et (x ′ , y ′ , z ′ , t ′ ) compatible avec le principe <strong>de</strong> relativité, i.e., telle que la vitesse <strong>de</strong> propagation<br />
<strong>de</strong> la lumière soit la même dans les <strong>de</strong>ux référentiels. Cette relation doit respecter les conditions<br />
suivantes :<br />
1. Elle doit être linéaire, sinon un corps au repos dans S ne serait pas en mouvement rectiligne<br />
uniforme dans S ′ . La relation entre (x, y, z, t) et (x ′ , y ′ , z ′ , t ′ ) peut donc s’écrire à l’ai<strong>de</strong> d’une<br />
matrice :<br />
⎛ ⎞ ⎛<br />
x x ′ ⎞<br />
⎜ y ⎟ ⎜ y<br />
⎝ ⎠ = M<br />
′ ⎟<br />
⎝<br />
z z ′ ⎠ (11.11)<br />
t t ′<br />
où M est une matrice 4 × 4. Les composantes <strong>de</strong> cette matrice peuvent dépendre <strong>de</strong> la vitesse<br />
relative V .<br />
2. Les coordonnées (y, z) perpendiculaires à la vitesse relative ne <strong>de</strong>vraient pas être affectées<br />
par le changement <strong>de</strong> référentiel. Autrement dit, y ′ = y et z ′ = z. En effet, si r ⊥ dénote<br />
les coordonnées perpendiculaires à V, la seule transformation acceptable <strong>de</strong> ces coordonnées<br />
serait r ′ ⊥ = K(V )r ⊥ , où K(V ) est un facteur numérique qui dépend <strong>de</strong> V , tel que K(0) = 1. Par