Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
80 6. Énergie et Travail<br />
6.6 Travail<br />
La notion <strong>de</strong> force conservative a été définie par la notion <strong>de</strong> potentiel d’une force. Étroitement<br />
liée à cette notion est celle du travail d’une force, que nous expliquons ici.<br />
La définition élémentaire du travail d’une force F uniforme (c’est-à-dire constante dans l’espace)<br />
est le produit <strong>de</strong> la force par le déplacement : si une particule se déplace <strong>de</strong> manière linéaire du<br />
point initial (r i ) au point final (r f ), alors le travail <strong>de</strong> la force F sur cette particule est<br />
W = F · (r f − r i ) (6.51)<br />
En fait, cette définition n’est pas très utile, parce qu’une particule ne se déplace généralement pas<br />
sur une droite et la force appliquée n’est généralement pas uniforme. Il faut donc généraliser la<br />
notion <strong>de</strong> travail à une trajectoire courbe.<br />
Supposons que la particule soit initialement au point r i et qu’elle se déplace selon une trajectoire<br />
C jusqu’au point r f . En chaque point r <strong>de</strong> sa trajectoire, la particule subit une force différente<br />
F(r). La définition correcte du travail consiste à subdiviser la trajectoire en un grand nombre N<br />
<strong>de</strong> segments linéaires (cf. Fig. 6.3). Si chacun <strong>de</strong>s segment est suffisamment petit, on peut négliger<br />
la variation <strong>de</strong> la force le long du segment et définir le travail le long du segment comme en (6.51).<br />
Le travail total le long <strong>de</strong> la trajectoire est alors la somme du travail effectué sur chaque segment :<br />
W ≈<br />
N∑<br />
F(r n ) · ∆r n (∆r n ≡ r n − r n−1 ) (6.52)<br />
n=1<br />
(notons que r N ≡ r f et que r 0 ≡ r i ). Dans la limite où N → ∞ et où la taille <strong>de</strong>s segments tend<br />
vers zéro, cette définition du travail <strong>de</strong>vient exacte et est donnée par une intégrale :<br />
W [C] = lim<br />
N→∞<br />
N∑<br />
∫<br />
F(r n ) · ∆r n =<br />
n=1<br />
C<br />
dr · F(r) (6.53)<br />
Le travail W [C] dépend a priori du chemin C utilisé pour aller <strong>de</strong> r i à r f . En particulier, si le<br />
chemin C est inversé, c’est-à-dire s’il est parcouru en sens inverse, <strong>de</strong> r f à r i , alors le travail change<br />
<strong>de</strong> signe. On écrit alors<br />
W [C −1 ] = −W [C] (6.54)<br />
où C −1 désigne le même chemin que C, mais parcouru dans le sens opposé. D’autre part, si on<br />
place <strong>de</strong>ux chemins C et D bout à bout, la fin <strong>de</strong> l’un coïncidant avec le début <strong>de</strong> l’autre, et qu’on<br />
désigne par CD le chemin complet ainsi obtenu, on a la relation<br />
W [CD] = W [C] + W [D] (6.55)<br />
Théorème travail-énergie<br />
La définition du travail étant énoncée, nous pouvons maintenant démontrer le théorème travailénergie:<br />
si F est la force totale exercée sur la particule et C la trajectoire réelle <strong>de</strong> la particule,<br />
alors le travail <strong>de</strong> F le long <strong>de</strong> C est égal au gain d’énergie cinétique <strong>de</strong> la particule (énergie<br />
cinétique finale moins énergie cinétique initiale):<br />
W [C] = K f − K i (6.56)