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Document de cours de référence

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11. Relativité restreinte 193<br />

(les mêmes processus, mais avec les antiparticules correspondantes, sont également possibles). La<br />

signification du temps <strong>de</strong> vie d’une particule instable est la suivante : étant donné un nombre N(0)<br />

<strong>de</strong> particules au temps t = 0, le nombre <strong>de</strong> particules au temps t est<br />

N(t) = N(0) exp − t τ<br />

(11.41)<br />

On définit aussi la <strong>de</strong>mi-vie T 1/2 d’une particule instable comme le temps après lequel la moitié<br />

<strong>de</strong>s particules se sont désintégrées. La <strong>de</strong>mi-vie est proportionnelle au temps <strong>de</strong> vie, car<br />

N(T 1/2 ) = 1 2 N(0) = N(0) exp −T 1/2<br />

τ<br />

=⇒ T 1/2 = ln 2 τ ≈ 0, 693τ (11.42)<br />

À première vue, il est difficile <strong>de</strong> comprendre pourquoi il y a tant <strong>de</strong> muons détectés au niveau<br />

<strong>de</strong> la mer, en comparaison <strong>de</strong> ce qu’on détecte à haute altitu<strong>de</strong>. Supposons qu’on mesure le flux<br />

<strong>de</strong> muons au niveau <strong>de</strong> la mer et au sommet d’une montagne <strong>de</strong> 2 000 m d’altitu<strong>de</strong>. Même en<br />

supposant que les muons se déplacent à la vitesse <strong>de</strong> la lumière (un maximum), la distance qu’ils<br />

pourraient parcourir en un temps <strong>de</strong> vie τ µ serait cτ µ ≈ 659 m. Le rapport entre le flux observé en<br />

altitu<strong>de</strong> et au niveau <strong>de</strong> la mer serait<br />

flux à 2000 m<br />

flux au niveau <strong>de</strong> la mer<br />

= e −2000/660 = 0, 048<br />

Or, le rapport mesuré <strong>de</strong>s flux est plutôt <strong>de</strong> 0, 7, ce qui correspond à un temps <strong>de</strong> vie dix fois plus<br />

long que le temps <strong>de</strong> vie mesuré sur <strong>de</strong>s muons au repos (stoppés dans un cristal, par exemple). La<br />

raison <strong>de</strong> ce ‘paradoxe’ est la dilatation du temps. Le temps <strong>de</strong> vie du muon en mouvement est plus<br />

long parce que son horloge interne nous parait ralentir par un facteur γ. On peut donc conclure <strong>de</strong><br />

cette expérience que le muon moyen en provenance <strong>de</strong> la haute atmosphère à un γ moyen égal à<br />

10 (en fait, les muons nous parviennent avec une certaine distribution statistique <strong>de</strong> vitesses).<br />

On peut aussi considérer le même phénomène, cette fois du point <strong>de</strong> vue du muon, c’est-à-dire dans<br />

un référentiel se déplaçant avec le muon. Dans ce cas, le temps <strong>de</strong> vie du muon n’est pas affecté<br />

par la dilatation du temps, mais la distance à parcourir entre l’altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2000m et le niveau <strong>de</strong><br />

la mer est réduite par la contraction <strong>de</strong>s longueurs, d’un facteur γ. En moyenne, cette distance<br />

est réduite <strong>de</strong> 2000m à 200m (le γ moyen est <strong>de</strong> 10). La plupart <strong>de</strong>s muons ont donc le temps <strong>de</strong><br />

franchir cette distance avant <strong>de</strong> ce désintégrer.<br />

Paradoxe <strong>de</strong>s jumeaux<br />

Ce paradoxe célèbre, formulé par P. Langevin, raconte l’histoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jumeaux i<strong>de</strong>ntiques, dont<br />

l’un déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> partir en voyage interplanétaire à bord d’un vaisseau spatial qui se déplace très vite.<br />

Appelons S le référentiel terrestre et S ′ le référentiel du voyageur. Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> son frère resté<br />

sur la Terre, le voyageur se déplace à une gran<strong>de</strong> vitesse et son ‘horloge interne’ bat moins vite. Le<br />

voyageur semble donc vieillir moins vite. Après son séjour sur la planète X, le voyageur revient. Sa<br />

vitesse est toujours gran<strong>de</strong> au retour, même si elle est dans la direction opposée. Encore une fois,<br />

il semble vieillir moins vite que son frère. À son retour, la différence d’âge doit être évi<strong>de</strong>nte (sans<br />

compter les horloges <strong>de</strong> bord qui ont retardé d’autant).<br />

Le paradoxe vient <strong>de</strong> ce qu’on peut servir cet argument dans l’autre sens, du point <strong>de</strong> vue du<br />

voyageur dans le référentiel S ′ . De ce point <strong>de</strong> vue, la Terre se déplace à une gran<strong>de</strong> vitesse (dans<br />

le sens opposé) et le temps s’écoule moins vite sur Terre. À première vue, c’est le jumeau resté sur<br />

la Terre qui <strong>de</strong>vrait être plus jeune! Lequel a raison?<br />

En réalité, c’est le voyageur qui est plus jeune. La raison en est que le référentiel S ′ n’est pas<br />

toujours un référentiel inertiel. Si le voyageur revient à son point <strong>de</strong> départ, c’est qu’il a dû subir

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