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5 Applications <strong>de</strong>s lois du mouvement<br />
Dans cette section nous appliquons la <strong>de</strong>uxième loi <strong>de</strong> Newton au mouvement <strong>de</strong> particules dans<br />
<strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> forces particuliers, mais sans utiliser les principes <strong>de</strong> conservation (énergie, moment<br />
cinétique) qui seront étudiés plus loin dans ce chapitre.<br />
Rappelons qu’on suppose généralement ici que les forces exercées sur une particule ne dépen<strong>de</strong>nt<br />
que <strong>de</strong> sa position et <strong>de</strong> sa vitesse, ce qui revient à dire que les objets qui causent ces forces sont<br />
stationnaires. Cette hypothèse nous évite d’avoir à considérer simultanément le mouvement <strong>de</strong>s<br />
autres objets. La <strong>de</strong>uxième loi <strong>de</strong> Newton prend alors la forme<br />
ou, si on l’exprime en composantes,<br />
F(r, v) = m d2 r<br />
dt 2 (5.1)<br />
mẍ = F x (x, y, z, ẋ, ẏ, ż)<br />
mÿ = F y (x, y, z, ẋ, ẏ, ż)<br />
m¨z = F z (x, y, z, ẋ, ẏ, ż)<br />
(5.2)<br />
Il s’agit donc d’un système <strong>de</strong> trois équations différentielles couplées (on suppose que l’on connaît<br />
explicitement les trois fonctions F x , F y et F z . Ces équations différentielles sont appelées équations<br />
du mouvement.<br />
Remarques :<br />
1. On a supposé ici que la force dépend <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> la particule comme <strong>de</strong> sa position. La<br />
dépendance en la vitesse peut survenir notamment dans le cas d’un champ magnétique, d’une<br />
force <strong>de</strong> Coriolis (cf. sction 10) ou <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong> l’air ou d’un autre milieu.<br />
2. Les équations du mouvement (5.2) sont du <strong>de</strong>uxième ordre en dérivées. Cela signifie que leur<br />
résolution <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que l’on spécifie <strong>de</strong>s conditions initiales suffisantes, en l’occurrence la position<br />
initiale et la vitesse initiale <strong>de</strong> la particule. Une fois ces quantités spécifiées, l’avenir <strong>de</strong> cette<br />
particule est tout tracé car la solution aux équations (5.2) est alors entièrement déterminée,<br />
comme le stipule le théorème d’unicité <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong>s équations différentielles. 1 C’est la manifestation<br />
la plus simple du déterminisme classique..<br />
3. Le fait que la solution <strong>de</strong>s équations (5.2) existe ne veut pas dire qu’elle puisse être exprimée<br />
analytiquement. En fait, le nombre <strong>de</strong> problèmes ayant une solution analytique complète, c’està-dire<br />
une expression explicite <strong>de</strong> la fonction r(t), est très petit. Même le problème <strong>de</strong> Kepler,<br />
celui du mouvement d’une particule dans un champ <strong>de</strong> gravité en 1/r 2 , n’admet pas <strong>de</strong> solution<br />
explicite pour la position en fonction du temps. Cependant, il est en général simple <strong>de</strong> résoudre<br />
ces équations si diverses contraintes (mécaniques ou autre) font qu’une seule coordonnée varie<br />
dans le temps. Le problème est alors effectivement unidimensionnel.<br />
4. L’absence <strong>de</strong> solution analytique n’empêche pas le calcul numérique <strong>de</strong> la solution <strong>de</strong>s équations<br />
(5.2). Pour une seule particule (ou un petit nombre <strong>de</strong> particules), ce problème est numériquement<br />
simple, sauf que la précision <strong>de</strong>s solutions obtenues se dégra<strong>de</strong> progressivement au <strong>cours</strong> du<br />
temps. La contemplation <strong>de</strong>s solutions numériques a non seulement l’avantage <strong>de</strong> favoriser<br />
l’intuition du problème, mais permet aussi <strong>de</strong> poser <strong>de</strong>s diagnostics sur la nature chaotique ou<br />
non du mouvement.<br />
1 Les conditions d’application <strong>de</strong> ce théorème sont en pratique toujours réunies dans les situations physiques,<br />
car le contraire impliquerait <strong>de</strong>s forces infinies.