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9. Moment cinétique et rotation <strong>de</strong>s corps 133<br />
Partant <strong>de</strong> cette hypothèse, la démonstration est simple :<br />
N int. =<br />
N∑<br />
i=1<br />
∑<br />
j (j≠i)<br />
r i ∧ F ij<br />
= ∑ i≠j<br />
= ∑ i≠j<br />
r i ∧ F ij<br />
r j ∧ F ji<br />
(9.7)<br />
= 1 2<br />
∑<br />
(r i − r j ) ∧ F ij = 0<br />
i≠j<br />
(la <strong>de</strong>rnière équation s’obtient en prenant la moyenne <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux équations précé<strong>de</strong>ntes et en tenant<br />
compte du fait que F ji = −F ij ). Il s’ensuit que la dérivée temporelle du moment cinétique n’est<br />
attribuable qu’aux forces externes :<br />
dJ<br />
dt = Next. = N (9.8)<br />
Ce résultat porte le nom <strong>de</strong> théorème du moment cinétique. Il serait tout-à-fait bizarre qu’une<br />
force d’interaction F ij ne soit pas centrale, c’est-à-dire ne respecte pas la condition (9.6). Cela<br />
laisserait la porte ouverte à <strong>de</strong>s systèmes qui, sans toutefois pouvoir accélérer spontanément dans<br />
un mouvement linéaire (la troisième loi <strong>de</strong> Newton étant tout <strong>de</strong> même respectée), pourraient<br />
accélérer spontanément dans un mouvement <strong>de</strong> rotation, sans l’ai<strong>de</strong> d’un couple externe! Cela<br />
violerait <strong>de</strong> toute façon le principe <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong> l’énergie.<br />
Second théorème <strong>de</strong> Koenig<br />
Bien sûr, le moment cinétique et le couple dépen<strong>de</strong>nt du point auquel ils sont évalués, ainsi que du<br />
référentiel dans lequel ils sont calculés. En particulier, on peut considérer le moment cinétique d’un<br />
objet par rapport à son centre <strong>de</strong> masse, c’est-à-dire qu’on peut se placer dans le référentiel du<br />
centre <strong>de</strong> masse <strong>de</strong> l’objet et adopter <strong>de</strong> plus le centre <strong>de</strong> masse comme origine dans ce référentiel.<br />
Le moment cinétique ainsi calculé est qualifié d’intrinsèque à l’objet, et sera noté J cm dans ce qui<br />
suit.<br />
Le second théorème <strong>de</strong> Koenig stipule que le moment cinétique total J d’un objet, dans un<br />
référentiel quelconque et en un point quelconque, peut être décomposé <strong>de</strong> la manière suivante :<br />
J = J cm + R cm ∧ P tot. (9.9)<br />
Autrement dit, le moment cinétique est la somme du moment cinétique intrinsèque et d’une contribution<br />
R cm ∧ P tot. , appelée moment cinétique orbital, qui serait le moment cinétique du système<br />
si toute la masse <strong>de</strong> celui-ci était concentrée en son centre <strong>de</strong> masse. 1 Notons que, comme dans le<br />
cas du premier théorème <strong>de</strong> Koenig, le référentiel du centre <strong>de</strong> masse n’a pas besoin d’être inertiel<br />
pour que le théorème s’applique : il peut être accéléré.<br />
Démontrons ce théorème. Considérons un point r 0 en mouvement et le référentiel S ′ attaché à<br />
ce point. Ce référentiel peut en général être accéléré, c’est-à-dire non inertiel. La position d’une<br />
1 Le parallèle avec le premier théorème <strong>de</strong> Koenig est évi<strong>de</strong>nt : dans ce cas, l’énergie cinétique est la somme<br />
<strong>de</strong> l’énergie cinétique calculée dans le référentiel du centre <strong>de</strong> masse et <strong>de</strong> l’énergie cinétique associée au<br />
mouvement du centre <strong>de</strong> masse, comme si toute la masse du système y était concentrée.