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9. Moment cinétique et rotation <strong>de</strong>s corps 149<br />
moment d’inertie par rapport à un axe passant par l’équateur et θ l’inclinaison <strong>de</strong> l’axe terreste<br />
(23 ◦ 27 ′ ). Cette formule prédit une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> précession <strong>de</strong> 81 000 ans. En réalité, la lune produit<br />
un couple environ <strong>de</strong>ux fois plus grand que celui du Soleil, et l’effet combiné <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux astres produit<br />
une précession <strong>de</strong> 25 780 ans <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>.<br />
Précession <strong>de</strong>s spins nucléaires<br />
Un autre mouvement <strong>de</strong> précession, plus mo<strong>de</strong>rne celui-là, joue un rôle important, notamment dans<br />
l’imagerie médicale : la précession <strong>de</strong>s spins nucléaires dans un champ magnétique. Indiquons ici<br />
que la plupart <strong>de</strong>s noyaux atomiques ont un moment cinétique intrinsèque (appelé spin nucléaire)<br />
et que ce moment cinétique porte aussi ce qu’on appelle un moment magnétique. Grosso modo,<br />
le moment magnétique est un vecteur M caractérisant un aimant microscopique : sa direction est<br />
celle du pôle magnétique <strong>de</strong> l’objet et sa gran<strong>de</strong>ur caractérise la force <strong>de</strong> cet aimant (une définition<br />
plus rigoureuse se trouve dans les <strong>cours</strong> d’électromagnétisme, en fonction <strong>de</strong> boucles <strong>de</strong> courants).<br />
Le moment magnétique d’un noyau est proportionnel à son moment cinétique intrinsèque (spin) :<br />
M = γJ, où γ est le facteur gyromagnétique du noyau. Or, l’une <strong>de</strong>s propriétés fondamentale <strong>de</strong>s<br />
aimants est justement <strong>de</strong> s’aligner dans la direction du champ magnétique. L’énergie potentielle<br />
d’un moment magnétique M dans un champ magnétique B est<br />
U = −M · B = −MB cos θ (9.76)<br />
où θ est l’angle entre le moment et le champ magnétique. Le champ magnétique produit donc un<br />
couple sur le moment magnétique, couple qu’on peut exprimer comme suit :<br />
N = M ∧ B ou N = MB| sin θ| (9.77)<br />
Ce couple cause une précession du spin nucléaire, en vertu du théorème du moment cinétique :<br />
dJ<br />
dt<br />
= γJ ∧ B = γBJ ∧ ẑ (B = Bẑ) (9.78)<br />
On retrouve l’équation (9.72), sauf qu’ici elle est exacte et non pas le résultat d’une approximation<br />
<strong>de</strong> rotation rapi<strong>de</strong>. On en conclut à un mouvement <strong>de</strong> précession du spin nucléaire, avec fréquence<br />
appelée fréquence <strong>de</strong> Larmor.<br />
ω L = γB<br />
Résonance magnétique<br />
Ce mouvement <strong>de</strong> précession est à la base <strong>de</strong> la technique d’imagerie par résonance magnétique.<br />
Expliquons sommairement. Il est possible <strong>de</strong> faire entrer le mouvement <strong>de</strong> précession <strong>de</strong> fréquence<br />
ω L en résonance avec un champ magnétique supplémentaire (en plus du champ constant B), oscillant<br />
à une fréquence ω. Ce champ oscillant transfère <strong>de</strong> l’énergie au mouvement <strong>de</strong> précession et en<br />
augmente l’amplitu<strong>de</strong>. L’énergie transférée est maximale quand la condition <strong>de</strong> résonance ω = ω L<br />
est atteinte. Cette énergie est ensuite transférée à l’environnement <strong>de</strong>s noyaux. L’important ici est<br />
que la fréquence <strong>de</strong> résonance ω L peut être mesurée précisément. Or, un noyau subit, en plus du<br />
champ magnétique appliqué, un champ magnétique local produit par les nuages électroniques <strong>de</strong><br />
l’atome, qui s’ajoute au champ appliqué et qui change donc la valeur <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> résonance.<br />
Mesurer la fréquence <strong>de</strong> résonance permet donc <strong>de</strong> mesurer ce champ magnétique local, qui change<br />
d’une espèce <strong>de</strong> molécule à l’autre et d’un atome à l’autre dans la molécule. On peut ainsi tracer la<br />
concentration <strong>de</strong> certains éléments (en particulier l’hydrogène) dans un objet, simplement en i<strong>de</strong>ntifiant<br />
la fréquence <strong>de</strong> résonance (ou en mesurant l’absorption d’énergie magnétique). En particulier,<br />
en balayant le corps d’un patient à l’ai<strong>de</strong> du champ magnétique variable et en mesurant l’absorption