You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
10 Référentiels accélérés<br />
Un référentiel inertiel est une idéalisation. En pratique, les référentiels que nous utilisons, comme le<br />
référentiel terrestre, ne sont pas exactement inertiels. Il est donc important <strong>de</strong> comprendre comment<br />
incorporer dans l’étu<strong>de</strong> du mouvement les effets qui proviennent d’un référentiel accéléré.<br />
10.1 Forces d’inertie<br />
Un référentiel est dit accéléré s’il n’est pas inertiel, c’est-à-dire si son origine ou ses axes sont en<br />
mouvement accéléré par rapport à un référentiel inertiel. Considérons d’abord le cas d’un référentiel<br />
accéléré S a dont les axes ont la même orientation que les axes d’un référentiel inertiel S i . L’origine<br />
du référentiel S a par rapport à S i est le vecteur r 0 (t) et peut dépendre du temps d’une manière<br />
quelconque. Un objet en mouvement est caractérisé par une position r i dans le référentiel S i et une<br />
position r a dans le référentiel S a . Bien sûr,<br />
r a = r i − r 0 (t) (10.1)<br />
En prenant la dérivée par rapport au temps <strong>de</strong> cette relation, on trouve<br />
v a = v i − v 0 (t) , (10.2)<br />
où v 0 est la vitesse instantanée du référentiel S a par rapport à S i . Si v 0 est constante, c’est que<br />
S a n’est pas accéléré, mais constitue un autre référentiel inertiel. Si on dérive une fois <strong>de</strong> plus par<br />
rapport au temps, on trouve<br />
a a = a i − a 0 (t) , (10.3)<br />
où a 0 est l’accélération <strong>de</strong> l’origine <strong>de</strong> S a par rapport à S i . Par exemple, si un objet est au repos<br />
dans S a (v a = 0, a a = 0), alors son accélération par rapport à S i est a i = a 0 . Si, au contraire, il<br />
est au repos par rapport à S i (v i = 0, a i = 0), alors son accélération telle que mesurée dans S a est<br />
a a = −a 0 .<br />
Comme indiqué à la section 3, la première loi <strong>de</strong> Newton n’est valable que dans un référentiel<br />
inertiel. La <strong>de</strong>uxième aussi d’ailleurs, car les lois <strong>de</strong> forces ne dépen<strong>de</strong>nt que <strong>de</strong>s positions et<br />
vitesses relatives <strong>de</strong>s particules, ce qui fait que la force agissant sur une particule et causée par un<br />
autre objet est la même, quel que soit le référentiel utilisé. On doit donc écrire<br />
F = ma i = m(a a + a 0 ) (10.4)<br />
Cependant, dans le but <strong>de</strong> conserver à la loi <strong>de</strong> Newton sa validité apparente dans le référentiel<br />
S a , on définit une force d’inertie (ou force fictive, ou pseudo-force)<br />
et on écrit la <strong>de</strong>uxième loi sous la forme<br />
F 0 = −ma 0 (10.5)<br />
F réel + F 0 = F app. = ma a (10.6)<br />
Nous avons affublé la force F <strong>de</strong> l’indice ‘réel’ pour insister sur le fait qu’il s’agit <strong>de</strong> la force associée<br />
aux interactions avec d’autres objets, celle qui apparait dans un référentiel inertiel. La force apparente<br />
F app. est la force réelle, plus la force d’inertie, telle que ressentie dans un référentiel accéléré.<br />
La force d’inertie s’ajoute donc aux autres forces dans la loi <strong>de</strong> Newton. Notons cependant que<br />
cette force n’est pas associée à la proximité <strong>de</strong>s autres objets (elle ne résulte pas d’une interaction)<br />
mais est simplement un artifice du référentiel accéléré choisi.