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Actes - Climato.be

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25 ème Colloque de l’Association Internationale de <strong>Climato</strong>logie, Grenoble 2012en surface. Ces upwellings du Golfe de Guinée jouent un rôle important dans ledéclenchement de la saison des pluies sur le continent en accroissant le gradient d'énergiestatique humide qui constitue une puissante source d'instabilité.Une spécificité de la géographie ouest-africaine est que le gradient zonal de température etd’humidité entre l’océan et le continent, se prolonge sur le continent lui-même du fait de lararéfaction de la végétation quand on monte vers le nord. On arrive ainsi à une configurationoù l’énergie statique humide commence par croître fortement de l’équateur vers le nord,jusqu’à atteindre un maximum, avant de décroître à nouveau du fait d’un air très sec(figure 4). La position de ce maximum correspond au cœur de la ZCIT qui arrive à remonterjusque vers 11°N à 13°N selon les années. En bordure nord de la zone concernée par la MAOse forme une dépression thermique liée à la surchauffe du Sahara. Cette dépression thermiquesaharienne joue un rôle majeur, à la fois attracteur de l’air humide océanique et en mêmetemps bloquant le développement de la convection du fait du couvercle de poussières quimonte jusqu’à 5000-6000 mètres d’altitude et s’étend vers le sud.Avant le démarrage d’AMMA, plusieurs études se sont interrogées à propos de l’influencesur la dynamique de la mousson des modifications de température de l’océan (voir parexemple Fontaine et Bigot, 1993), d’un coté, et, d’un autre coté, de celle des changements devégétation (donc d’albédo et d’humidité) du continent (voir par exemple Eltahir and Gong,1996). Des études par modélisation indiquent que si l’océan se réchauffe (par exemple enliaison avec le changement climatique global), et si, parallèlement, le continent s’assèche, dufait par exemple de la disparition des écosystèmes arborés, on peut effectivement s’attendre àune perte d’efficacité pluviométrique de la mousson. Pourtant, à échéance de la fin du siècle,les conclusions des modèles de climat divergent, certains prédisant un assèchement du Sahel,d’autres un regain de pluviométrie. Il est à noter que cette incertitude n’est pas spécifique à lamousson africaine ; on la retrouve pour d’autres régions intertropicales, en lien avec desdéfauts bien identifiés dans les modèles (résolution, paramétrisation de la convection, rôle desnuages bas sur les océans, représentation des effets des nuages et des aérosols). Mais surl’Afrique de l’Ouest, compte tenu que la sécheresse de la fin du XX ème siècle a été la pluslongue et la plus massive de son genre depuis qu’existent les mesures météorologiquesmodernes, la question paradigmatique est de savoir si on a ici affaire aux prémisses d’unchangement durable du climat régional ou à une simple manifestation d’une variationdécennale particulièrement prononcée. AMMA apporte sa contribution à ce débatscientifique, qui est loin d’avoir trouvé sa conclusion finale, grâce à la documentation fine etconcomitante des variables climatiques, hydrologiques et environnementales des différentesrégions clefs mentionnées plus haut (upwellings du Golfe de Guinée, convection et bilansd’eau sein de la ZCIT, couvercle de poussières généré par la dépression thermiquesaharienne).3. Connexions avec d’autres régions climatiquesBien que l’Afrique de l’Ouest constitue une région bien identifiée, bordée par le Sahara auNord, l’océan atlantique tropicale à l’Ouest et le Golfe de Guinée au Sud, son climat esttributaire de divers facteurs exogènes. Au plus proche c’est tout d’abord le Golfe de Guinéelui-même qui influence au premier chef le démarrage de la saison des pluies sur le continent.Mais il existe également des influences en provenance des latitudes moyennes malgré labarrière désertique, ou bien qui prennent leur origine loin vers l’Est dans la bandeintertropicale. Les mesures spécifiques réalisées dans des régions peu documentées jusque-làet la mobilisation d’une vaste communauté de chercheurs, ont permis à AMMA de réaliserdes avancées sur la nature et l’importance de ces liens entre la MAO et des régionsclimatiques plus ou moins connexes.20

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