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Actes - Climato.be

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25 ème Colloque de l’Association Internationale de <strong>Climato</strong>logie, Grenoble 2012installée sur le Sahel. Lavaysse et al. (2010) ont analysé les raisons possibles de ce lien entrecontraction de la dépression thermique sur le Sahara et reprise de l’activité convective sur leSahel. Cela les conduit à mettre en évidence une influence nette, dans une bande passante de10-30 jours, des circulations de latitude moyenne. Au cours de la phase d’effondrement de ladépression thermique lors d’une pulsation 10-30 jours de l’épaisseur de la dépressionthermique, une vallée dépressionnaire d’altitude est observée au-dessus de la partie nord del’Afrique de l’Ouest. Cette situation génère une arrivée d’air froid à 700 hPa sur le Sahara,depuis la Libye, une intensification de la circulation anticyclonique à 925 hPa et uneaugmentation significative de l’activité convective sur le Sahel. Les analyses compositesréalisées ultérieurement par Lavaysse et al. (2011) établissent la portée climatologique del’analyse effectuée initialement sur le cas de 2006.Une série d’études a également été consacrée aux liens entre la MAO et la moussonindienne. Les cycles d’activité et de break au sein de la mousson indienne influencent laMAO par le biais d’une circulation cyclonique de Rossby qui se propage vers l’Ouest audessusde l’Afrique du Nord depuis la source de chauffage située au nord de l’Inde. Il enrésulte un renforcement des vents d’ouest et de l’advection d’humidité en basse couche ausein de la ZCIT sur l’Afrique. Janicot et al. (2009) ont établi que ce mécanisme était àl’origine d’un décalage moyen d’environ 15-20 jours entre une phase active de la moussonindienne et une phase active de la MAO. Dans un article subséquent, Janicot et al. (2010) ontmontré qu’il existe un lien statistique entre le mode MJO au sein de la mousson indienne et leprincipal mode de variabilité convective sur l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale.On voit à travers ces différents résultats - qui ne forment pas une liste exhaustive - que lacompréhension et la modélisation des fluctuations intrasaisonnières, interannuelles etdécennales de la mousson ouest-africaine, ainsi que la prédiction de son évolution dans uncontexte de changements globaux, nécessitent que soient bien pris en compte ces différentsfacteurs de forçages qui prennent leur origine à l’extérieur de la zone d’intérêt proprementdite. Il s’agit certainement d’un élément important dans le débat entre modélisation globale etmodélisation régionale du climat.4. Interactions au sein du système de la mousson africaineBien qu’il existe de nombreuses interactions d’échelles et de processus dignes d’intérêt ausein de la MAO et que plusieurs d’entre elles ont été étudiées dans AMMA, notamment pource qui est de la partie purement atmosphérique du système (voir des exemples dans Lafore etal., 2010), la question centrale posée dans ce domaine au démarrage d’AMMA était celle desinteractions entre l’atmosphère et la surface continentale et leur possible rôle dans lavariabilité interannuelle de la dynamique de mousson, voire comme un élément d’explicationde la grande sécheresse des années 1970 à 2000.Le premier, Charney (1975) a émis l'hypothèse que la sècheresse sahélienne résultait de ladisparition de la végétation (liée au surpâturage) dans la partie nord du Sahel, ce qui entraînaitune augmentation de l'albédo, se traduisant elle-même par une modification de la circulationau sein de la cellule de Hadley, conduisant à une augmentation de la subsidence sur le Sahelet donc à une rétroaction positive vers plus de sécheresse. Bien que physiquement fondé, ceschéma ne prenait pas en compte les effets résultant des modifications du cycle de l'eauassociées aux changements d’usage des terres et de végétation. Au cours des soixantedernières années, la modification de la végétation n’a pas concerné que la partie nord duSahel, mais toute l’Afrique de l’Ouest, avec la disparition des forêts tropicales au Sud, la fortedégradation des savanes arborées plus au nord, le remplacement massif de la savane arbustiveprimaire par des cultures au Sahel et, partout, une baisse massive de la couverture en arbres,ces derniers étant utilisés pour fournir du bois de chauffe aux fins domestiques. Or, dans une22

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