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Psychologie de la manipulation et de la soumission

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LA SOUMISSION PAR INDUCTION SÉMANTIQUE ET NON VERBALE 245<br />

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.<br />

condition <strong>de</strong> contact tactile (M = 68.9) qu’en condition contrôle (M = 63.1).<br />

C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> positif s’observe aussi bien auprès <strong>de</strong> patientes que <strong>de</strong> patients <strong>et</strong> se<br />

manifeste <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière selon que le thérapeute soit un homme ou une<br />

femme. Ces eff<strong>et</strong>s positifs du toucher dans le cadre du conseil psychologique<br />

ont été r<strong>et</strong>rouvés à différentes reprises (Durana, 1998) <strong>et</strong> se manifestent<br />

même lors d’une première séance <strong>de</strong> courte durée (Stockwell <strong>et</strong> Dye, 1980).<br />

Hubble, Noble <strong>et</strong> Robinson (1981) montreront même un eff<strong>et</strong> positif du<br />

toucher sur le jugement d’expertise avec sensiblement <strong>la</strong> même procédure<br />

que A<strong>la</strong>gna <strong>et</strong> al. (op. cit.) : les patients, à l’issue d’une entrevue ayant duré<br />

45 minutes, jugent en eff<strong>et</strong> le psychologue plus expert s’ils ont été touchés<br />

par ce <strong>de</strong>rnier qu’en l’absence <strong>de</strong> ce contact. Un tel eff<strong>et</strong> sur l’expertise a<br />

également été mis en évi<strong>de</strong>nce par Hornik (1987) dans un autre contexte.<br />

Celui-ci montre en eff<strong>et</strong> qu’un enquêteur qui touche <strong>la</strong> personne qu’il sollicite<br />

est, par <strong>la</strong> suite, jugé comme procédant <strong>de</strong> manière plus professionnelle<br />

qu’en l’absence <strong>de</strong> ce contact.<br />

Il semble donc établi qu’un bref contact tactile conduit le suj<strong>et</strong> touché à<br />

une évaluation plus positive du « toucheur ». Il reste qu’il convient d’établir<br />

le lien entre perception positive du solliciteur <strong>et</strong> <strong>soumission</strong> à une requête.<br />

Or, là encore, <strong>de</strong> nombreuses preuves expérimentales existent. Ainsi, Baron<br />

(1971) a montré que <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s se soum<strong>et</strong>taient plus aux requêtes <strong>de</strong> personnes<br />

appréciées que non appréciées. Ces résultats ont été confirmés par Regan<br />

(1971), lequel avait induit une perception positive en <strong>de</strong>mandant à un<br />

compère d’offrir une boisson à un suj<strong>et</strong>. Takemura (1993) montrera même<br />

une liaison linéaire entre l’appréciation <strong>et</strong> l’ai<strong>de</strong>. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> s’observe<br />

également lorsqu’une re<strong>la</strong>tion d’autorité existe entre le suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> le solliciteur<br />

<strong>et</strong> lorsque <strong>la</strong> requête est coûteuse. Gross, Wallston <strong>et</strong> Piliavin (1975) <strong>de</strong>mandaient<br />

à une expérimentatrice d’accueillir un suj<strong>et</strong> (un étudiant) qui venait<br />

participer à une recherche, soit <strong>de</strong> manière positive en lui disant qu’il était à<br />

l’heure <strong>et</strong> qu’elle appréciait ce<strong>la</strong>, soit <strong>de</strong> manière négative en manifestant <strong>de</strong><br />

l’irritation pour un supposé r<strong>et</strong>ard dont elle constatait immédiatement après<br />

qu’il n’en était rien <strong>et</strong> pour lequel elle ne s’excusait pas. Puis elle rem<strong>et</strong>tait<br />

un questionnaire au suj<strong>et</strong> afin que celui-ci le remplisse immédiatement.<br />

L’expérimentatrice continuait à se montrer p<strong>la</strong>isante ou dép<strong>la</strong>isante dans ses<br />

injonctions envers le suj<strong>et</strong>. Après que le suj<strong>et</strong> ait rempli son questionnaire, il<br />

était pris en charge dans une autre pièce par un second expérimentateur qui<br />

lui faisait accomplir une secon<strong>de</strong> tâche consistant également à remplir un<br />

questionnaire. Après que le suj<strong>et</strong> ait achevé ce questionnaire, le<br />

second expérimentateur prétendant s’adresser au nom <strong>de</strong> l’expérimentatrice<br />

lui <strong>de</strong>mandait s’il accepterait <strong>de</strong> participer à une autre expérience conduite<br />

par celle-ci. En condition <strong>de</strong> coût élevé, on disait au suj<strong>et</strong> qu’il lui faudrait<br />

venir le matin pour remplir un questionnaire tandis qu’en condition <strong>de</strong> faible<br />

coût, on lui disait qu’il pourrait le faire chez lui <strong>et</strong> le renvoyer par enveloppe<br />

timbrée prévue à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>. Les résultats qui ont été obtenus sont présentés<br />

dans <strong>la</strong> figure 3.10 ci-après.

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