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Psychologie de la manipulation et de la soumission

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258 PSYCHOLOGIE DE LA MANIPULATION ET DE LA SOUMISSION<br />

d’accord entre les <strong>de</strong>ux parties (acceptation <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition du médiateur).<br />

En condition <strong>de</strong> toucher, les suj<strong>et</strong>s ont adopté plus favorablement <strong>la</strong> proposition<br />

du médiateur. Il en a été <strong>de</strong> même lorsqu’il était <strong>de</strong> haut statut. Toutefois,<br />

on observera que l’eff<strong>et</strong> du toucher a été d’autant plus fort que le<br />

médiateur était <strong>de</strong> haut statut. Ici encore, toucher <strong>et</strong> statut ont donc interagi <strong>et</strong><br />

produit un eff<strong>et</strong> d’influence additionnel.<br />

L’ensemble <strong>de</strong>s recherches que nous venons <strong>de</strong> présenter semble bien<br />

attester du lien qui est susceptible d’unir le toucher <strong>et</strong> <strong>la</strong> perception statutaire.<br />

Les recherches manipu<strong>la</strong>nt le statut du « toucheur » montrent, en outre,<br />

qu’un eff<strong>et</strong> d’influence additionnel est obtenu. Bien entendu, ces recherches<br />

sont encore trop récentes <strong>et</strong> trop peu nombreuses pour en conclure que le<br />

statut renforce l’influence du toucher <strong>de</strong> manière absolue. A fortiori, elles ne<br />

perm<strong>et</strong>tent pas non plus d’expliquer l’eff<strong>et</strong> d’influence du toucher par c<strong>et</strong>te<br />

seule médiation. Une recherche va même à l’encontre d’une telle explication.<br />

Nous citerons, à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, une recherche déjà présentée <strong>de</strong> Goldman,<br />

Kiyohara <strong>et</strong> Pfannensteil (1985), lesquels sont parvenus à obtenir un eff<strong>et</strong><br />

positif du toucher alors même que le « toucheur » n’était pas le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> requête : un suj<strong>et</strong> était touché par une personne qui lui <strong>de</strong>mandait une<br />

direction à l’entrée d’une bibliothèque puis était sollicité pour participer à un<br />

téléthon quelques minutes plus tard par un second compère. Ici, dans <strong>la</strong><br />

mesure où le solliciteur n’était pas le « toucheur », une explication en termes<br />

<strong>de</strong> perception accrue <strong>de</strong> <strong>la</strong> position statutaire du toucheur ne peut être invoquée.<br />

■ Qu’est-ce qui explique l’eff<strong>et</strong> du toucher ?<br />

Les explications théoriques à l’eff<strong>et</strong> d’influence du toucher que nous venons<br />

<strong>de</strong> présenter sont celles pour lesquelles on dispose d’un certain nombre <strong>de</strong><br />

travaux expérimentaux. Il existe aussi d’autres explications théoriques qui<br />

n’ont jamais fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> validations empiriques. Certains travaux ont invoqué<br />

un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> familiarité selon lequel le « toucheur » serait perçu par le<br />

« touché » comme plus familier, ce qui aurait pour conséquence <strong>de</strong> prédisposer<br />

ce <strong>de</strong>rnier à accé<strong>de</strong>r à sa requête (Goldman <strong>et</strong> Fordyce, 1983). Kleinke<br />

(1977a) préfère parler « d’intimité » accrue entre suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> « toucheur », intimité<br />

qui favoriserait l’acceptation <strong>de</strong> <strong>la</strong> requête. Ces hypothèses sont bien<br />

entendues intéressantes mais n’en sont encore qu’au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’intuition <strong>et</strong><br />

réc<strong>la</strong>ment <strong>de</strong>s évaluations empiriques. Il en va <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s théories que<br />

nous avons plus longuement présentées, <strong>et</strong> pour lesquelles <strong>de</strong>s évaluations<br />

empiriques ou <strong>de</strong>s expérimentations ont été conduites.<br />

Il faut toutefois se gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> croire que l’eff<strong>et</strong> du toucher qui semble si<br />

puissant <strong>et</strong> qui s’observe dans <strong>de</strong> multiples situations sociales soit réductible<br />

à un seul facteur. Là encore, comme nous l’avons dit pour le Pied-dans-<strong>la</strong>-<br />

Porte ou <strong>la</strong> Porte-dans-le-Nez, il est vraisemb<strong>la</strong>ble que le toucher à <strong>la</strong><br />

propriété d’activer plusieurs processus selon <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> requête, le type

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